Le président Andry Rajoelina atteste que l’autosuffisance en riz sera atteinte d’ici la fin de son mandat. |
Le programme de vulgarisation du riz hybride a été lancé hier à Tanambe, dans le district d’Amparafaravola. L’objectif principal est de stimuler la production rizicole afin d’atteindre l’autosuffisance dès la prochaine saison des récoltes.
Faire d’une pierre deux coups. Face au contexte actuel, c’est le résultat attendu du lancement de la campagne de vulgarisation du riz hybride. Le top départ a été donné, hier, dans la commune de Tanambe, dans le district d’Amparafaravola.
Pour cette grande première, mille quatre-cents agriculteurs, dans le district d’Amparafaravola, dans la région Alaotra-Mangoro, ont bénéficié d’intrants agricoles, dont vingt-cinq kilos par hectare de semences de riz hybride et de l’engrais. Contrairement aux appréhensions, il y a un engouement autour du riz hybride, du moins dans l’Alaotra. À entendre les explications des bénéficiaires, ils comptent sur cette variété de riz pour contrecarrer les effets du changement climatique et sauver la saison rizicole 2025.
«Avec le retard des pluies, le repiquage n’a démarré que vers la fin du mois de janvier. Comme vous avez probablement pu le constater en venant ici, certains ne s’y mettent que maintenant. Le cycle court pour la culture du riz hybride devrait nous permettre d’avoir quand même une bonne récolte même si la saison démarre tardivement. Ce qui n’est pas envisageable avec les variétés de riz que nous utilisons habituellement», explique Josoa Razakarivony, un riziculteur d’Amparafaravola.
«Selon la formation qu’on a suivie, pour le riz hybride, le cycle des récoltes est de quatre-vingt-dix à cent-dix jours, alors que pour le Makalioka c’est entre cent soixante-quinze à cent quatre-vingt-cinq jours après le repiquage. Avec le retard de la pluie qui a retardé le repiquage, le riz hybride est une manière de s’assurer d’avoir une bonne récolte et de sauver la saison. Ce qui n’est pas garanti pour les semences habituelles», renchérit Ando Ramarosoa, un des bénéficiaires des intrants agricoles distribués, hier.
«La demande dépasse l’offre», confie un responsable au sein du secrétariat d’État auprès de la présidence de la République en charge de la souveraineté alimentaire. Développé en Chine dans les années 80, le riz hybride a permis à ce pays d’atteindre l’autosuffisance en riz et d’en devenir le premier exportateur mondial. Les semences présentent, par ailleurs, une bonne résistance aux aléas climatiques.
Transformation agricole
L’acquisition des semences dont la distribution a démarré hier découle ainsi d’un accord avec la Chine. Au regard des enjeux imposés par le bouleversement climatique, le coup d’envoi du programme de vulgarisation du riz hybride arrive à point nommé. Comme l’a réaffirmé Andry Rajoelina, président de la République, à Tanambe, hier, le but du programme est de booster la production rizicole à l’échelle nationale, «pour parvenir à la souveraineté alimentaire».
Le premier objectif sera de produire 1 million de tonnes de paddy en plus, dès la prochaine récolte, dont 176 000 tonnes de riz hybride pour la prochaine récolte. «Cela nous permettra de ne plus dépendre de l’importation, et même de devenir exportateur», ajoute le chef de l’État. Selon ses explications, Madagascar produit en moyenne 4 millions de tonnes de riz par an. Pour combler les besoins des consommateurs, “nous devons en importer autour de 500 000 tonnes”, indique-t-il.
Le Président soutient, par ailleurs, que la production de riz hybride est déjà éprouvée. Outre le centre d’expérimentation sis à Mahitsy, il y a aussi des plantations dans la région SAVA, par exemple. “Nous pouvons produire entre 7 tonnes, 10 tonnes, voire 12 tonnes à l’hectare”, argue le président de la République. Le programme lancé hier concerne douze régions pour une superficie totale de 50 000 hectares. Visiblement, l’État veut aussi en faire une rampe de lancement pour « la transformation agricole ».
Selon le locataire d’Iavoloha, «l’agriculture est notre arme pour vaincre la pauvreté et les agriculteurs sont notre armée». L’accord signé avec la Chine prévoit la culture de semences parentales de riz hybride à Madagascar. D’après le communiqué du Conseil des ministres de la semaine dernière, l’État compte aussi sur les recherches menées par le centre de recherche agricole FOFIFA pour avoir des semences améliorées malgaches.
À Tanambe, hier, le président de la République a affirmé que l’ambition de parvenir à une transformation agricole s’accompagne de politique de soutien aux agriculteurs, comme la mécanisation, l’installation d’usines de production d’engrais «pour réduire de 50 à 60% le prix», ou encore l’amélioration des infrastructures d’irrigation. Andry Rajoelina donne ainsi rendez-vous à la fin de son quinquennat pour faire le point sur sa politique de transformation agricole. «Je reviendrai ici à la fin de mon mandat pour annoncer que nous avons acquis notre souveraineté alimentaire», déclare-t-il alors.
Garry Fabrice Ranaivoson
Rectificatif : ce constat ..
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