TRAFIC DE TORTUES - Dix-neuf Malgaches écroués, deux Chinois identifiés

Pendant les transits, les tortues sont réhydratées avant leur expédition pour un très long voyage.

Après une série d’opérations mixtes, un réseau de trafiquants de tortues a été démantelé. Près de deux mille sept cents tortues endémiques ont été saisies et sauvées des griffes des malfaiteurs. De plus, deux commanditaires, opérant depuis la Tanzanie, ont été identifiés dans le cadre de cette enquête.

Le réseau s’est refermé autour d’un groupe international de trafiquants de tortues. Traduites devant le parquet près du tribunal de première instance à Antananarivo en fin de semaine, dix-neuf personnes ont été placées en détention préventive. Les treize hommes impliqués dans l’affaire ont été placés à la maison de force de Tsiafahy, tandis que les six femmes impliquées dans la même histoire sont incarcérées à la maison centrale d’Antanimora. 

En Tanzanie, deux ressortissants chinois, identifiés comme étant les cerveaux de ce trafic d’espèces protégées, ont été démasqués. Ce coup de filet est l’aboutissement d’une collaboration entre la cellule d’enquête mixte auprès du ministère de l’Environnement et du Développement durable, en collaboration avec les forces de police ainsi que la gendarmerie nationale. Au total, ce sont deux mille sept cents tortues endémiques de Madagascar, qui allaient être expédiées clandestinement vers l’Asie du Sud-Est, que les autorités malgaches ont interceptées in extremis. Des maillons du réseau opérant à plusieurs niveaux dans la filière ont été démantelés un à un. Une succession d’arrestations s’est ensuivie après qu’un ressortissant tanzanien ait été coincé à Mahajanga au mois de décembre. Lors de son arrestation, les gendarmes ont procédé à la saisie de huit cent cinq tortues appartenant à l’espèce astrochelys radiata. Ces reptiles allaient être expédiés en contrebande à l’extérieur de Madagascar, lorsque l’opération a tourné court.

Importants moyens

Une enquête s’est ensuite poursuivie. En remontant de fil en aiguille jusqu’à la base du trafic, les enquêteurs ont suivi les pistes des malfaiteurs jusqu’à la région Androy, où des individus agissant pour le compte des trafiquants se procurent des tortues braconnées dans les aires protégées, lesquelles changent ensuite de mains pour la cheminée, jusqu’à Mahajanga et Antananarivo, en passant par Morondava. L’objectif de ces multiples transits est de brouiller les traces. Dans ce business juteux, les malfaiteurs n’hésitent pas à déployer des moyens financiers et logistiques.

Une maison ayant fait office de repaire pour les trafiquants, ainsi qu’un pick-up tout-terrain de marque Ford, ont été saisis. Avant que toutes les personnes impliquées dans le trafic ne soient placées à l’ombre, le ressortissant tanzanien, par qui les arrestations ont provoqué une réaction en chaîne, a été lui aussi jeté en prison. Les deux présumés cerveaux chinois, qui tirent les ficelles depuis l’Afrique, semblent encore pour leur part hors de portée.

Andry Manase

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