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Consultation médicale auprès d’un centre de santé. |
L’effectif des médecins dans les Centres de santé de base et les établissements hospitaliers diminue. En parallèle, de nouveaux centres de santé ont été construits.
Déserts médicaux. Le personnel médical baisse dans les formations sanitaires. Des médecins généralistes et chirurgiens partis à la retraite n’ont pas été remplacés dans plusieurs hôpitaux et CSB. « Six médecins sont partis à la retraite dans cet établissement hospitalier avant 2022. Depuis, leurs postes restent vacants. Cet hôpital n’a plus que deux chirurgiens actuellement, alors qu’il fonctionne 24 heures sur 24. Un bénévole leur est venu en renfort, sinon, leur rythme de travail serait lourd. Impossible de travailler 24 heures sur 24, toutes les 48 heures », note une source auprès d’un Centre hospitalier de référence du district (CHRD) à Analamanga, hier.
Des CSB dans l’Analamanga souffrent, pareillement, de cette baisse de l’effectif des médecins, face à leur départ à la retraite ou à leur décès. « Notre collègue partie à la retraite n’a pas été remplacée, pour le moment. Nos tâches s’alourdissent », témoigne un médecin. La situation est encore pire dans les autres régions et, principalement, dans la brousse et les zones enclavées, où on peut compter sur les doigts de la main les médecins au poste dans les CSB. Dans le district d’Ampanihy, par exemple, il n’y a que quatre médecins pour les vingt-six CSB. Ils travaillent dans les villes. Les CSB I et II dans la brousse sont gérés par des paramédicaux. C’est la même chose dans la plupart des CSB des zones enclavées.
Recrutement
« Même s’il y a des recrutements, les médecins ne sont pas motivés à travailler dans la brousse. Il n’y a pas de confort ici. Ils préfèrent, ainsi, travailler dans des projets ou dans les hôpitaux privés », note une source dans ce district. En plus du non-remplacement des médecins qui partent à la retraite, la fuite de cerveaux diminue également l’effectif des professionnels de santé dans les établissements hospitaliers. « Beaucoup de médecins, dont des spécialistes, partent travailler à l’étranger », affirme l’Ordre national des médecins.
Face à cette baisse de l’effectif des médecins dans les hôpitaux publics, on se demande comment vont tourner les nombreux hôpitaux récemment construits. Le compte-rendu du conseil des ministres du 29 janvier note que trente-huit CSB ont été construits et qu’ils attendent d’être inaugurés, et que onze sont en cours de construction. Qui vont y travailler, alors que dans les CSB et les hôpitaux existants, les professionnels de santé se raréfient ?
Une source auprès du ministère de la Santé publique rassure que des professionnels de santé vont y travailler. Elle souligne que ce département est en pleine organisation pour le remplacement des médecins partis à la retraite. Le ministère de la Santé publique recruterait, par ailleurs, des professionnels de santé, à savoir, des médecins et des paramédicaux, en fonction des besoins et des postes budgétaires disponibles. Faisant partie des secteurs prioritaires, le ministère de la Santé publique aura des postes budgétaires cette année, selon la loi de finances de 2025. Le but est d’améliorer la couverture sanitaire et la qualité des soins dans le pays. Toutefois, il faudrait des recrutements de masse, comme cela a été fait avec le ministère de l’Éducation nationale, pour couvrir en médecins toutes les formations sanitaires à Madagascar.
Miangaly Ralitera