PATRIMOINE DE L’UNESCO - Le Kabary appliqué dans divers domaines

Les pratiquants du Kabary présents à l’Havoria Anosy hier. 

Le 15 janvier marque la troisième célébration de la journée nationale du Kabary, un art oratoire inscrit au patrimoine immatériel de l’Unesco depuis 2021. Les pratiquants se sont réunis à l’Havoria Anosy, hier.  

Le 15 janvier 2021, le Kabary, cet art oratoire ancestral, a été inscrit au patrimoine immatériel de l’Unesco, un événement qui marque aujourd’hui sa troisième célébration. Hier, l’Havoria Anosy a réuni les pratiquants de cette discipline, en présence du ministère de la Communication et de la Culture, pour une journée placée sous le signe de la fierté nationale. La célébration a débuté en grande pompe par l’hymne national, symbolisant l’importance de cette reconnaissance internationale. Une danse traditionnelle malgache a ensuite ouvert la voie à une série de démonstrations et d’interventions, rappelant que le Kabary n’est pas seulement un art, mais un pilier fondamental de la culture malgache, en totale harmonie avec les valeurs ancestrales. 

Fitomiandalana, président de la Fédération des Pratiquants du Kabary (FMTS), a souligné l’essor de cette discipline depuis son inscription à l’Unesco. « Le Kabary a gagné en popularité, non seulement à Madagascar mais aussi à l’étranger, dans des pays comme le Canada, la France, et d’autres. Des étrangers viennent eux-mêmes apprendre cet art ». Il a également rappelé les trois fondements du Kabary qui sont l’histoire, la tradition et la langue malgache, qui se tissent à travers chaque discours, de la naissance à la mort, en passant par les grandes étapes de la vie sociale et communautaire.  

Reconnaissance  

Autrefois pratiqué principalement dans les institutions de l’État, le Kabary est aujourd’hui un art qui se décline dans divers domaines, du tourisme à la propagande, en passant par les stratégies d’éloquence et de défense des idées. Il demeure une forme privilégiée de communication, un véritable moyen d’affirmer son identité culturelle. Lors de cette journée de célébration, cent quatre-vingt-neuf Mpikabary ont été honorés, élevés au rang de Commandeur, Officier et Chevalier des Arts, des Lettres et de la Culture, témoignant de la reconnaissance de leur contribution à la valorisation de cet art. Ces distinctions, attribuées par diverses associations comme Fimpima, Mpikalo et autres, ont souligné l’importance du Kabary dans le maintien de la culture malgache à travers les générations.

« Nous poursuivrons ce que nous avons commencé. Le Kabary fait partie intégrante de la vie des Malgaches et constitue un moyen précieux de promouvoir notre langue maternelle », exprime la ministre de la Communication et de la Culture, Donna Mara Volamiranty. 

Un futur prometteur s’annonce, avec des enfants qui s’y intéressent déjà, tout comme des héritiers des anciens gardiens du Kabary, prêts à perpétuer cette tradition orale essentielle. Ainsi, la journée de célébration du Kabary n’a pas seulement été une occasion de rendre hommage à cette forme d’art unique, mais aussi un rappel de l’importance de préserver et de transmettre cette part vivante de l’identité malgache aux générations futures.

Nicole Rafalimananjara

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