Donald Trump, le 47e président des États-Unis, ne fait pas dans la dentelle. Sitôt investi, il dégaine sans tarder. Et ses cibles sont loin d’être des moins-que-rien. Il a signé deux décrets d’une importance capitale. Le double retrait des États-Unis de l’Accord de Paris sur le climat et celui de l’Organisation Mondiale de la Santé. Deux défections qui ne seront pas sans conséquences pour le monde et son avenir. Si, pour l’Accord de Paris, on s’y attendait, étant donné que Donald Trump l’avait annoncé durant sa campagne et qu’il l’avait déjà fait durant son premier mandat, ce n’est donc pas une surprise. Mais cela remet en cause le fameux Fonds vert pour le climat, financé par les principaux pays pollueurs, qui devrait dédommager les petits pays victimes du réchauffement climatique ainsi que le nouveau Fonds perte et dommage. Et cela concerne Madagascar et les pays de la Commission de l’océan Indien, récemment admis au Fonds vert.
Deuxième pays le plus pollueur après la Chine, et devant l’Inde, les États-Unis n’en feront donc qu’à leur tête et que sera, sera. Non seulement ils ne paieront rien pour sauver la planète mais ils vont aggraver la situation en poussant au maximum la production et la croissance. Les émissions mondiales de CO2 dans l’atmosphère que le monde a essayé de limiter à travers les Conférences des Parties (COP), dont la 29e édition tenue l’année dernière à Bakou (Azerbaïdjan), vont donc inexorablement augmenter. Et les 300 milliards par an jusqu’en 2035 que les pays pollueurs devraient payer aux pays pauvres, constituent un mirage avec le retrait des États-Unis.
Mais ce n’est pas la somme qui est importante, c’est l’avenir du monde qui inquiète. Alors que le reste du monde a tenté de penser ensemble, d’avoir un point de vue commun, les États-Unis vont faire cavalier seul. Le drame est qu’il n’existe aucun moyen de les en empêcher.
Le deuxième danger qui guette le monde est le départ des États-Unis de l’OMS, dont ils sont l’un des principaux contributeurs. Trump reproche à l’OMS une mauvaise gestion de la Covid-19. Certes, il y a d’autres pays puissants au sein de l’OMS, mais le retrait des Américains ne sera pas sans conséquences sur la campagne de vaccination, sur les recherches, sur la lutte contre les pandémies, sur la lutte contre le sida…L’OMS perd une grande partie de ses moyens pour pouvoir assumer ses missions à travers le monde. Autant le départ des Américains de l’Unesco en 1984 n’a pas été lourd de conséquences avant leur retour quinze ans plus tard, autant leur « forfait » à l’OMS risque d’être durement ressenti. Mais il y avait le rêve américain, maintenant il y a la grève américaine.
Sylvain Ranjalahy