Le prix du riz dépasse les 4 000 ariary sur le marché d’Antananarivo. |
La hausse des prix des produits de base aggrave la précarité des foyers, sans solutions immédiates en vue.
Le prix du riz, aliment de base pour de nombreux ménages, a franchi un seuil inquiétant : le kilogramme de riz local dépasse désormais 4 000 ariary, tandis que celui du riz importé avoisine 3 500 ariary. À cette hausse s’ajoute une augmentation considérable du prix d’autres produits de première nécessité comme l’huile, qui atteint désormais 9 000 ariary le litre, un des prix les plus bas constatés en cette période de crise. Cette flambée des prix exerce une pression considérable sur les budgets familiaux, particulièrement pour les foyers à faibles revenus, qui peinent à couvrir leurs besoins alimentaires essentiels. Selon un habitant d’Ankorondrano : « Ça devient difficile. Un kilogramme de riz suffisait pour trois repas, mais on ne peut se permettre qu’un seul repas avec le prix actuel. En outre, on ne peut rien acheter de plus, ni du charbon ni des bougies. »
Les consommateurs se voient ainsi contraints de restreindre leurs achats et d’ajuster leur mode de consommation. Cette hausse des prix découle de plusieurs facteurs, notamment la rareté des pluies, qui perturbe les récoltes de riz et réduit l’offre sur les marchés. Par conséquent, certains producteurs choisissent de conserver leurs stocks, anticipant une baisse de la production, tandis que la demande reste forte, exacerbant encore l’augmentation des prix.
Mesures
Lors du conseil des ministres d’hier, il a été discuté que les mécanismes de distribution jouent un grand rôle dans cette inflation. Les collecteurs, s’approvisionnant auprès des grossistes, vendent aux détaillants à des prix plus élevés. Le ministre de l’Industrialisation et du Commerce, David Herizo Ralambofiringa, a précisé : « Le prix de la tasse de riz ne doit pas dépasser 1 000 ariary, et celui du riz importé doit être de 800 ariary à Antananarivo. Des mesures de contrôle seront mises en place pour y remédier.”
Le prix du riz a augmenté ces deux dernières années, tandis que les importations ont diminué, avec une baisse de 483 milliards ariary en 2023 et de 200 milliards ariary en 2024. Cependant, le président de la République, Andry Rajoelina, a souligné que des profiteurs tirent avantage de cette situation.
Il est acceptable que les agriculteurs en bénéficient, mais pas les profiteurs. Une régulation des prix sera instaurée, avec une collaboration avec les importateurs pour réduire le prix de la tasse de riz importé à 750 ariary dans un mois et demi, afin de rendre le riz local accessible à tous.
La transformation agricole est essentielle pour atteindre l’autosuffisance en riz et réduire les importations, avec un objectif de 1 million de tonnes de riz paddy d’ici 2025. Le ministre a ajouté que, malgré les contrôles, la loi de l’offre et de la demande reste déterminante, les coûts augmentant naturellement, ce qui influe sur les prix.
Enfin, renforcer la production locale et soutenir les agriculteurs sont des solutions nécessaires pour limiter l’inflation, mais elles nécessitent des investissements et une gestion efficace des ressources agricoles.
Irina Tsimijaly