J’aime Madagascar

Une publication de Rangorindralesoka Zanakandriana que je viens de regarder. Partage d’une partie de pétanque entre Madagascar et la Belgique. Pointeurs de précision contre tireurs d’élite. 

Mais, ce n’est pas tant de pétanque, discipline dans laquelle les Malgaches sont universellement reconnus pour leur excellence, que de cette langue, la nôtre, bien distincte, parfaitement audible, dans une arène étrangère, loin, bien loin, très loin, de l’île de son élaboration millénaire.

«Alefa leitsy a»... Dire qu’il y a quelques années je moquais, gentiment, notre poli «Alefa» en comparaison d’autres apparemment plus viriles harangues : le «Vamos» espagnol, la «Forza» italienne, le «Banzaï» japonais… 

Des mots hurlés. Mieux, des mots qui se prêtent au hurlement. Comme l’onomatopée du «Go, go, go» anglais. A-t-on jamais entendu «Alefa» scandé sur un mode wehrmachtien ? 

Alors, à entendre ce mot, devenu code puisque inconnu des adversaires «andafin’ny riaka», outre-mer, je ne fus pas habité d’une fureur nationaliste mais pris au corps par une émotion plus intime, disons féminine. 

Illico, me revint à l’esprit le courroux du Papet, dans «Jean de Florette» de ce cher Pagnol. Papet qui s’emportait que son neveu Ugolin puisse s’étouffer de pleurs pour une peccadille : applaudir à son (involontaire) talent de comédien ou maudire la sensiblerie que cette andouille tenait de sa pauvre mère. 

Cette simple vidéo, avec «Alefa leitsy» sans sous-titrage, me fit un effet ugolinesque. Comme quoi, d’un rien que j’ai appris à ne pas négliger depuis un sketch de Raymond Devos, nous dégoulinent de grands sentiments. Et qu’il ne faut pas grand chose pour nous rappeler combien nous aimons ce foutu pays. Le nôtre. Madagascar. 

Nasolo-Valiavo Andriamihaja

Enregistrer un commentaire

Plus récente Plus ancienne