BEFANDRIANA-NORD - Des migrants brûlent les aires protégées

Scène de désolation laissé par le feu à Befandriana-Nord.

Un groupe de déplacés venus du Sud, fuyant la sécheresse et les conditions climatiques extrêmes, a envahi une aire protégée. Ils ont procédé à des défrichements et à des coupes illégales.

Crime contre l’environnement à Befandriana-Nord. Des migrants ont élu domicile dans le noyau et les périphéries d’une aire protégée, où ils se sont livrés à des défrichements illégaux, des coupes sauvages, des incendies de forêt et de litières, ainsi qu’à des cultures sur brûlis. La flore ravagée s’étend sur des hectares pouvant aller par centaines. Toutefois, la surface totale détruite n’est pas encore déterminée.  

Un important flux migratoire en provenance du Sud, se dirigeant vers presque toutes les aires protégées, en l’occurrence dans le Nord, l’Ouest et le Sud-ouest de Madagascar, explique en partie ce phénomène. En fuyant les conditions de vie difficiles causées par la sécheresse et le climat hostile qui sévissent dans la région Androy, les populations les plus touchées sont amenées à se déplacer dans des zones plus clémentes. Des familles viennent par centaines en avalanches pour aussitôt occuper les lieux sans concertation. N’étant pas acceptées dans les agglomérations où tous les terrains ont des propriétaires, elles se retranchent dans les aires protégées et trouvent leur gagne-pain dans l’exploitation des ressources naturelles par la fabrication de charbon de bois et la culture sur brûlis, au détriment des graves conséquences sur l’environnement.  

Cette semaine, des éléments de la Gendarmerie nationale, appuyés par des fonctionnaires du ministère de l’Environnement et du Développement durable, ont pénétré dans les entrailles profondes de la zone identifiée comme étant le théâtre de ces actes condamnables.  

Sensibilisation  

À l’arrivée de l’équipe qui a conduit l’opération, les auteurs des actes cités ont décampé, laissant derrière eux du matériel utilisé pour la coupe, le défrichage et le labour. Cette peuplade de personnes déplacées a construit des cabanons dont les bois ont été utilisés pour s’y installer avec leurs familles. Selon les informations communiquées, ils brûlent les arbres et les herbes sur de vastes superficies pour ensuite y planter des graines de maïs en ce début de la saison des pluies. Les cendres en dépôt, laissées après le passage des flammes, faisant office d’engrais pour les semailles. 

Lors de la descente, des semences ont été découvertes. Pour dissuader le retour des déplacés chassés de l’aire protégée, tout le campement, ainsi que les semences, ont été brûlés. Aucune arrestation n’a pu être effectuée pendant l’opération. Toutefois, une sensibilisation a été menée pour encourager la population locale à alerter les autorités en cas de constatation d’occupation illicite. Les habitants ont également été sollicités à donner l’alerte et à intervenir dans l’immédiat en cas de feux de brousse ou de forêt.  

Andry Manase  

Enregistrer un commentaire

Plus récente Plus ancienne