TRANO MORA - Une alternative à la crise du logement

Un building construit à Ivato.

Les « trano mora » sont récemment sorties de terre pour répondre à l’urgence de la crise du logement dans les grandes villes du pays.

Les grandes villes du pays s’étouffent. L’inadéquation des infrastructures face à la croissance galopante de la population a créé un déficit de logements, particulièrement visible dans la capitale. Le programme « Trano mora » est un projet de logements sociaux mis en place par l’État pour pallier, ne serait-ce qu’un peu, cette situation. Lancé dans les grandes villes du pays, ce projet vise la construction de quarante mille logements afin de « désengorger les villes », selon Gérard Andriamanohisoa, secrétaire d’État chargé des nouvelles villes et de l’habitat. Le programme est déployé à travers les grandes villes et les districts du pays, permettant ainsi aux ménages précaires de bénéficier de ces logements. « 60 % des logements seront des logements sociaux, 30 % des logements économiques, et 10 % seront des immeubles », précise-t-il, ajoutant : « notre objectif n’est pas de construire des bâtiments, mais de loger des ménages », explique-t-on au niveau du SENVH.

Ces habitations coûtent environ 40 millions d’ariary en moyenne. Les bénéficiaires peuvent régler ce montant selon leurs moyens et deviennent propriétaires une fois l’intégralité payée, par l’intermédiaire de l’Agence Nationale du Logement et de l’Habitat (Analogh). « La modalité de paiement convient aux personnes qui n’ont pas les moyens de payer comptant, comme nous. Je trouve plus intéressant de régler le prix auprès de l’Analogh », note un bénéficiaire, venu verser son premier loyer à l’occasion de l’ouverture des paiements pour les « trano mora ». Depuis le lancement du programme il y a deux ans, les demandes de logements se sont multipliées. L’acquisition d’un appartement sous forme de vente-location, avec des loyers variant entre 175 000 et 200 000 ariary par mois sur une durée de 15 à 20 ans, représente une opportunité inespérée pour de nombreuses familles.

"Des modalités
d’acquisition
adaptées aux revenus"

Selon le secrétaire d’État chargé des nouvelles villes et de l’habitat, cette année marque une étape clé dans la mise en service des « trano mora », avec plusieurs inaugurations prévues à travers l’île. À Tsararivotra Nosy Be, dans la cité Ylang Ylang, quatre-vingts logements sont déjà prêts. D’autres inaugurations auront lieu à Bemokijy Morondava avec quatre-vingts logements, à Antsirabe avec soixante-dix-huit unités, à Imerintsiatosika avec trois cent vingt appartements, et à Toamasina où quatre-vingts logements seront également livrés cette année. Ce projet, pour le moment, intéresse principalement les ménages de niveau de vie « moyen », disposant de revenus fixes. Des milliers de personnes se sont inscrites pour l’acquisition de ces logements depuis l’ouverture des procédures. Cela démontre l’intérêt croissant des citoyens pour ces habitations, même situées en périphérie de la capitale ou des chefs-lieux de province.

L’État travaille en partenariat avec le secteur privé pour la construction de ces logements. La réalisation de la Nouvelle Ville nécessiterait jusqu’à 8 milliards de dollars. L’État sollicite les investisseurs pour la mise en œuvre de ce projet ambitieux. 

« Des collaborations seront conclues avec les promoteurs de ces projets afin de désengorger les grandes villes »,précise Gérard Andriamanohisoa.

Type de logement à Imerintsiatosika.

Comment bénéficier des logements “Trano Mora” ?

Pour obtenir un logement “Trano Mora”, il est nécessaire de s’inscrire en ligne sur le site de l’Analogh (www.analogh.mg) ou de se rendre directement à leurs bureaux à Soanierana. Une présélection rigoureuse est menée par les services du SENVH, incluant une enquête préalable. Ce n’est qu’après cette étape que l’Analogh procède au tirage au sort pour désigner les bénéficiaires, toujours après une nouvelle enquête. Les premiers tirés au sort ont déjà commencé le paiement cette année. D’autres logements “Trano Mora” seront inaugurés prochainement, a précisé le SENVH.

Itamara Randriamamonjy

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