PARC TSIMBAZAZA - Une dizaine de tortues volées en deux nuits

Les vieilles tortues sont encore vues dans le parc de Tsimbazaza.

Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique dénonce des vols de tortues dans le parc zoologique et botanique de Tsimbazaza. Des enquêtes sont en cours.

Sans scrupules. Le parc zoologique et botanique de Tsimbazaza a été le théâtre d’un trafic de tortues, cette semaine. Vingt individus de deux espèces menacées d’extinction, élevées dans ce parc, ont disparu en l’espace de deux nuits successives. « Un premier vol a été signalé dans la nuit du mardi au mercredi. Le parc a fait appel à un chien renifleur pour pister les responsables de ce pillage. Puis, ce jour (ndlr : hier), on nous a demandé de revenir sur place pour un deuxième pistage. Les voleurs sont revenus dans la nuit du mercredi au jeudi », rapporte la gendarmerie, hier.  

Les voleurs y ont dérobé des espèces endémiques du Sud, le Pyxis arachnoides, connu sous le nom de tortue araignée, et l’Astrochelys radiata ou tortue radiée. Habitants du vivarium, ces animaux ont été temporairement déplacés dans un autre endroit, suite aux travaux de réhabilitation de cette infrastructure qui a été en piteux état. Et c’est dans cette demeure temporaire que les voleurs les ont récupérés. Le chien de détection donne une première piste des suspects. 

« Le chien nous a amenés chez des agents du parc », indique la gendarmerie. L’enquête est en cours.  

Inarrêtable

Le trafic de tortues est inarrêtable. Plus de mille tortues ont été victimes de braconnage cette année, selon un poste de l’organisation mondiale de protection de la nature (WWF) à la date du 10 octobre. Il y en a certainement plus, avec les mille tortues saisies en Thaïlande au mois de mai, les quatre cents tortues saisies aux Comores en juin, les deux cents tortues découvertes à Mahitsy, et les trois cent quarante retrouvées à Sabotsy Namehana, le même mois. Bien qu’il y ait eu des arrestations et des démantèlements de réseaux de trafiquants, cela n’a pas stoppé ce fléau. Le phénomène prend même de l’ampleur. Si les trafiquants n’hésitent pas à s’attaquer à un parc, en plein milieu de la capitale, à juste quelques centaines de mètres de plusieurs camps des Forces de l’ordre, qu’en est-il de la sécurité des espèces protégées dans leur habitat naturel, dans les aires protégées, loin des Forces de sécurité ?

Renforcement de la sécurisation du parc

 La ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, le Pr Chaminah Loulla, est descendue dans le parc Tsimbazaza le 23 octobre, suite à cet incident. Elle a souligné l’importance du renforcement de la protection des habitats de ces animaux du parc, tout en donnant des instructions concernant les mesures à adopter pour assurer leur sécurité. Le ministère de tutelle du parc est actuellement engagé dans sa restauration et doit prendre des mesures pour éviter toute négligence. Par ailleurs, le ministère de l’Environnement et du Développement durable suit de près l’évolution de la situation en collaboration avec le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.  

Miangaly Ralitera

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