Ndranto Rakotonanahary part à la reconquête du titre national l’an prochain. |
Head coach de Mb2all et de COSPN, après avoir digéré la double défaite de ses deux clubs en basketball N1A, Ndranto Rakotonanahary répond avec philosophie à nos questions.
L’année 2024 ne semble pas bonne pour vous en termes de résultats en N1A. Comment l’expliquez-vous ?
Pourtant, je pense sincèrement que c’est une saison intéressante. Après la médaille d’or aux JIOI de 2023, en début d’année, l’équipe nationale masculine a réussi à garder sa chance de qualification à l’Afrobasket 2025 en gagnant, pour la première fois, contre le Centrafrique.
Avec COSPN, nous avons fait un parcours sans faute en gagnant la Coupe de la Ligue Atsinanana à Toamasina, idem pour Mb2all en gagnant la Coupe de la ligue de Vakinankaratra à Antsirabe. Dommage que nous n’avions pas pu conclure comme il se doit au championnat national.
Et les perspectives après ces deux échecs ?
Terminer troisième pour le COSPN est loin de l’objectif dont nous avons fixé. Pour Mb2all, être vice-champion de Madagascar n’est plus suffisant. Une série a toujours une fin. J’assume la responsabilité des deux défaites avec mes protégés et je veillerai à les rectifier à l’avenir.
Perdre une finale après avoir comblé un écart de 18 points à la fin du troisième quart temps est-elle la fin d’un cycle qui a trop duré pour Mb2all ?
Perdre en finale est toujours douloureux, mais arriver à combler un écart de 18 points en quelques minutes et flancher à la fin a été amer pour Mb2alL. Les cinq joueuses qui ont réussi le come-back se sont fatiguées et la défense n’est plus arrivée à sortir comme il le fallait. Les six cadres restants ont beaucoup donné pour Mb2all et le basketball féminin malgache, à savoir Miora, Monique, Christiane, Sydonie, Muriel, Kaps.
Mais le poids de l’âge ne commence-t-il à peser pour quelques joueuses ?
Je vais vous donner une réponse directe : Nos cinq majeures en 2024 sont Miora, Monique, Christiane, Muriel, et Sydonie. Selon moi, la faille est plutôt physique, une baisse de régime au 4e quart-temps, mais surtout, le manque d’efficacité de certaines cadres en money-time. En fait, je suis très fier de ce que les filles ont montré.
La relève de Mb2all est-elle inexistante ou tarde-t-elle à éclore ?
En parlant de relève, vous ne pouvez pas demander à une jeune fille de moins de 20 ans à être championne d’un seul coup. C’est un processus et un apprentissage dans le tas. Donc dire que la relève tarde à éclore ou inexistante pour Mb2all est une aberration. Notre club demeure le numéro 1 à Madagascar en ce qui concerne la relève.
La GNBC dame, après son premier sacre et sa démonstration de force, devient la première équipe à battre pour Mb2all. Celui-ci a-t-il les moyens pour reconquérir le titre perdu ?
Je ne vois pas de démonstration de force, mais plutôt une équipe qui veut dominer les sports collectifs à n’importe quel prix. La GNBC est formée de joueuses dédiées uniquement au basket et recrute à outrance chaque année pour affaiblir les autres équipes. Pour Mb2all, reconquérir le titre n’est pas nouveau pour nous. Par exemple, en 2017, nous étions vice-champion et, en 2018, nous étions champions. En 2019, la SBBC nous a battus de nouveau, mais nous avons su réagir en 2020, 2021, 2022,2023. Nous serions donc toujours là, toujours plus déterminés.
Après la finale perdue le 6 octobre, vous avez dit que la guerre entre Mb2all et la GNBC est déclarée. De quelle guerre voulez-vous parler ?
Le terme approprié est peut être une rivalité sportive, mais pas une guerre. Nous félicitons la GNBC pour son premier sacre. Nous allons vivre passionnément cette nouvelle rivalité pour le bien du basketball féminin malgache.
Sur la page Facebook, on affirme que quelques joueuses cadres de Mb2all ne s’investissent plus à cent pour cent, trop occupées à véhiculer leur image sur les réseaux sociaux. Qu’en pensez-vous ?
Pour moi, c’est de la méchanceté gratuite. Les réseaux sociaux en sont experts. Les filles sont jeunes et ont leur vie en dehors du basketball. Elles ont le droit de s’amuser, de cultiver leur image, et comme j’ai dit plus haut, ce ne sont pas encore des professionnelles même si elles jouent en haut niveau. C’est plus facile de critiquer quand l’équipe perd.
Donné Raherinjatovo