IMPÔTS - La fiscalité mieux épaulée par le FMI

Le FMI se penche sur la fiscalité nationale, l’un des points faibles de l’économie malgache, lors d’une mission d’assistance technique. 

Une des faiblesses de l’économie nationale. La fiscalité préoccupe la délégation du Fonds monétaire international (FMI), en mission de revue de la seconde Facilité élargie de crédit (FEC) et de la Facilité élargie pour la résilience et la durabilité (FRD). Hier soir, la ministre de l’Économie et des Finances, Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison, a eu une réunion restreinte avec des experts du FMI, en présence de Germain, directeur général des impôts, et d’Ernest Lainkana Zafivanona, directeur général des douanes, après l’ouverture officielle des négociations avec les émissaires du FMI dans la matinée à Antaninarenina.

Ces experts du FMI viennent pour une mission d’assistance technique dans le cadre du «Framework for International Tax Administration Strengthening» (FITAS), qui a pour objectifs de renforcer l’administration fiscale internationale, la gestion de la TVA et les prix de transfert. Le FITAS inclut aussi un suivi post-TADAT (Tax Administration Diagnostic Assessment Tool), un outil qui permet à la direction générale des impôts de réaliser une auto-évaluation, de mesurer de façon régulière ses performances et de détecter rapidement les points faibles pour faire les rectifications qui s’imposent, suivant les dogmes des pratiques internationales.

Principale cause

Le taux de pression fiscale oscille entre 10 et 12 %, ramené au Produit intérieur brut (PIB). L’un des plus faibles en Afrique, où des pays arrivent à faire le double, et même plus. L’omnipotence du secteur informel dans l’économie a toujours été désignée comme la principale cause de cette anomalie. Deux récentes études d’organismes internationaux ont estimé que « le secteur informel assure neuf emplois sur dix de la population active ».

La direction générale des impôts a fait de gros efforts pour digitaliser ses services, afin d’encourager les contribuables assidus à s’acquitter de leurs devoirs fiscaux dans la facilité, et de ramener sur le droit chemin ces contingents « de hors-la-loi » qui font tourner une véritable économie parallèle, assurant 76 % du PIB selon l’évaluation de la Banque mondiale en 2022. Leur poids sur l’économie locale est tel que certains économistes souhaitent ne pas les chasser du décor, mais plutôt d’en faire des alliés.

L’équipe d’experts du FMI, en mission à Madagascar depuis hier jusqu’au 11 octobre, se compose de Pierre Kerjean, Yves De Santis et Medhi Ben Brahim.

Eric Ranjalahy

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