Dally Randriantefy, précurseur du tennis de haut niveau malgache. |
Ancienne joueuse professionnelle de tennis classée à la 44e place mondiale, Dally Randriantefy donne des conseils aux jeunes raquettes malgaches pour percer sur la scène mondiale.
Dally Randriantefy, jusqu’à ce jour, vous êtes la seule Malgache qui a atteint le rang de 44e mondial au classement WTA. Comment avez-vous fait pour percer et atteindre le haut niveau ?
À notre époque, nous avons eu beaucoup de chance car nous avons été bien soutenues financièrement par nos sponsors. Notre formation a été d’une qualité mondiale. Le tennis de haut niveau est un sport exigeant et coûteux. Si l’on n’a pas de sponsoring pour soutenir les premières années de formation, il est obligatoire que ce soient les parents qui soutiennent le joueur les premières années.
À Madagascar, les parents sont les premiers sponsors de leurs enfants malgré la cherté du coût de formation. Cette situation n’est-elle pas une sorte de pression pour les joueurs malgaches ?
Aussi coûteuse et exigeante que soit la formation de leur enfant, les parents, ne doivent pas mettre l’enfant sous une trop grande pression pour sa carrière, car ce sera tout bonnement contreproductif. L’enfant doit simplement comprendre sa chance de pouvoir pratiquer son sport favori dans l’enthousiasme et la reconnaissance. Il doit démontrer que ses efforts sont à la hauteur des attentes de ses parents, pour une avancée et une relation familiale équilibrée.
À l’heure actuelle, des raquettes malgaches suivent des formations à l’étranger, quels conseils donneriez-vous concernant le ou les centres de formation ?
Pour trouver sa voie dans le monde du tennis, le choix du club ou de l’université est crucial à l’étranger. À mon avis, plus le centre d’entraînement choisi est fort, plus votre marge de progression sera importante. Comme conseil, il ne faut jamais choisir un centre d’entraînement où l’on compte parmi les meilleurs, car il y aura moins d’émulation pour soi.
La réussite dépend-elle d’un centre de formation ?
Dans un sens, oui. Mais il ne faut pas oublier qu’un joueur sans passion, sera moins performant. Il faut veiller à entretenir le feu d’enthousiasme en gérant la somme de travail sans négliger les phases de repos et les activités parallèles au tennis.
Pour vous quelle sera la clé de la réussite ?
Le joueur ne doit jamais oublier qu’à un niveau de coaching égal, c’est à celui qui frappera un coup de plus, qui fera un abdo de plus, qui courra 10 mètres de plus, que reviendra la meilleure performance. L’effort personnel régulier, la recherche personnelle disciplinée et le soin du détail permanent sont la clé de la réussite. La réussite dépend de l’équilibre de la technique, du mental, du physique, d’un bon environnement d’évolution, de la joie et de l’amour de l’effort et du dépassement de soi. En un mot, et pour conclure, la réussite n’est pas seulement le fruit du travail et du talent, la réussite est le fruit d’une bonne mentalité générale.
Donné Raherinjatovo