Les organisateurs de Madajazzcar, hier, lors de la rencontre avec la presse. |
Du 3 au 13 octobre, Madajazzcar célèbre sa 35e édition à travers un hommage poignant aux légendes du jazz malgache : Dédé Rabeson, Fanaiky Rasolomahatratra et Serge Henri Rodin, tout en honorant la contribution des femmes à ce genre musical.
Mois d’octobre, mois du festival international Madajazzcar. Du 3 au 13 octobre, la 35e édition tant attendue du festival international Madajazzcar se déroulera dans différents lieux du pays, d’Antananarivo à Antsirabe, en passant par Toamasina, Nosy Be et Ampefy, en partenariat avec Telma Madagascar.
Cette année, le festival de jazz sera empreint d’une profonde émotion, marqué par la disparition de trois figures majeures qui ont laissé une empreinte indélébile dans le paysage musical malgache, dont le saxophoniste Dédé Rabeson, le bassiste Fanaiky Rasolomahatratra et Serge Henri Rodin, membre du comité d’organisation du festival. « Dédé Rabeson, maître incontesté du saxophone, nous a quittés en janvier, laissant dans nos cœurs des sonorités envoûtantes. Fanaiky Rasolomahatratra, ce bassiste hors pair, faisait littéralement parler son instrument grâce à son “Bass Miteny”. Serge Henri Rodin, quant à lui, un des fondateurs de Madajazzcar, nous laisse orphelins du jazz et de la culture malgache », déclare avec émotion Jackie Ranarison, l’organisateur du festival, hier lors d’une conférence de presse au Telma Andraharo.
La place des femmes
Ces personnalités seront honorées tout au long de cette édition spéciale, avec notamment des concerts dédiés.
Le groupe Solomiral, fondé par Fanaiky, consacrera son spectacle du 7 octobre à l’Havoria Anosy à son regretté bassiste et se produira à nouveau le 12 octobre à l’Hôtel des Thermes à Antsirabe. Les enfants de Dédé Rabeson lui rendront hommage lors de l’ouverture officielle du festival à Anosy, tandis que le programme « Jazz à l’Université » sera consacré à la mémoire de Serge Henri Rodin. Cette 35e édition revêtira une dimension particulière, non seulement en raison des hommages rendus aux légendes disparues, mais aussi par l’accent mis sur la place des femmes dans le jazz. « Le jazz a été considéré comme un genre principalement masculin alors que les femmes ont bel et bien joué un rôle important dans le développement du jazz. Aujourd’hui, y compris dans notre pays, des femmes talentueuses marquent l’histoire du jazz, brisant ainsi les barrières du sexisme », ajoute Jackie Ranarison. Une conférence intitulée « La considération des femmes dans le jazz » aura lieu au Musée de la Photographie à Anjohy, réunissant des artistes de renom pour débattre de ce thème essentiel.
Le festival accueillera également des artistes internationaux, apportant une touche d’interculturalité et d’intergénérationnalité à Madajazzcar. Parmi eux, Milap Duo, spécialisés dans la musique indienne world, le pianiste suisse Stewy von Wattenwyl, ou encore les talentueuses Clarisse Sisters de Maurice et d’autres.
Nicole Rafalimananjara