Francis Turbo a fait rire le public avec ses anciennes tenues, hier, au Ccesca Antanimena. |
Le Festival du rire Jôkôsô a refermé ses portes hier avec un spectacle au Ccesca Antanimena. Sur scène, dix humoristes se sont succédé.
La quatrième édition du Festival du rire Jôkôsô s’est clôturée en apothéose hier à 15h au Ccesca Antanimena, offrant un grand spectacle de comédie où anciens et jeunes talents de l’humour ont fait exploser de rire le public. Pendant plus de deux heures, dix humoristes se sont succédé sur scène, chacun avec son propre style et ses thèmes, prouvant que l’humour malgache a encore de belles années devant lui.
Sans accessoires ni déguisements, les comédiens ont capté l’attention à travers leurs gestes, leurs paroles et surtout leur capacité à transformer les actualités en éclats de rire. Le duo Etsetra Etsetra, animateur de la RTA, était sur scène avec un sketch savoureusement satirique sur l’actualité. Tsiresy, jeune talent du stand-up, a charmé le public en jouant sur les clichés de la culture betsileo, décrivant avec humour les traditions culinaires de cette région et leur amour du riz, comparé à une montagne qu’il faut gravir. Bien que la salle n’ait été remplie qu’à moitié, le rire a régné en maître, chaque seconde ponctuée par des blagues habilement placées. Raytra Belaw’Yck, à l’origine du festival, a assuré l’animation entre chaque passage avec des commentaires croustillants.
Rendez-vous annuel
La première partie du spectacle a aussi été marquée par des extraits de l’émission comique «Sary Indray Mipika» de la RNM, avec Dadavy, qui a su évoquer des faits de société avec une touche d’humour irrésistible sur scène. La relève était assurée par Aina Maharavo, connu pour ses imitations de voix du journaliste sportif Daniel Randriamaro. Mais cette fois-ci, il a pris le micro pour un stand-up, s’adressant aux jeunes avec leur propre langage, déclenchant un éclat de rire collectif en abordant avec humour la relation intergénérationnelle.
Le clou du spectacle a été l’intervention de Francis Turbo, qui, plutôt que de raconter des histoires classiques, a apporté sur scène ses anciennes tenues betsileo. Il a déclenché des éclats de rire en racontant une anecdote sur une culotte d’éléphant offerte par un membre de la diaspora en France. Il a eu du mal à l’enfiler sur scène, ce qui a provoqué l’hilarité générale.
Après une pause, la deuxième partie du festival a débuté avec la performance du ventriloque Hery Artist, accompagné de ses marionnettes Doda et Clotilde. Avec un humour décalé, il a abordé la politique en imaginant Clotilde rêvant de devenir présidente, avec des idées folles pour le développement du pays.
La légende Gothlieb, maître incontesté du rire, a ensuite pris le relais, jouant avec les prénoms malgaches et se moquant de son propre nom, transformant chaque détail en une source de comédie. Cette quatrième édition du Festival Jôkôsô a prouvé que l’humour a toute sa place à Madagascar, remplissant sa mission de redonner vie à cet art. L’avenir du rire malgache est prometteur, et ce festival s’impose désormais comme un rendez-vous annuel de la scène humoristique locale.
Nicole Rafalimananjara