Aeiou

Aeiou. Non, ce n’est pas seulement un exercice musculaire pour les zygomatiques. La première fois que je suis tombé dessus, c’était à la bibliothèque universitaire d’Ankatso. En ce temps-là, fin des années 80 et début des années 90, de l’autre siècle comme on dit maintenant, on pouvait accéder librement aux rayonnages, même en sous-sol. Et c’est là que j’ai dépoussiéré un «Beau-livre» sur les familles régnantes d’Europe. Livre que je me suis juré de posséder, ce qui fut chose faite lors d’une visite à un bouquiniste à «La Bouquinerie Plus» de Merignac, Bordeaux. 

Pour la petite histoire, et tant pis si on s’égare, j’espère que tous ces livres qui avaient constitué la fabuleuse collection de la «B.U.T.» (Bibliothèque Universitaire d’Antananarivo) sont encore en sa possession. Malheureusement, il n’est pas rare d’en trouver des spécimens au Tohatohabaton’Ambondrona ou à Ambohijatovo. 

Je reviens donc à cet Beau-livre. J’y ai découvert cet acronyme, Aeiou, qui fut une des devises politiques les plus puissantes du monde, à un moment de l’histoire. Elle avait précédé le «Rule Britania», de cet empire britannique sur lequel le soleil ne se couchait jamais, de Singapour aux treize colonies d’Amérique, en passant par l’Inde. 

Austria Est Imperare Orbi Universo : «prodigieuse ascension, en vérité, qui mit une famille princière allemande à la tête d’un empire mondial sans recourir aux guerres de conquête» (Encyclopedia Universalis). Et simplement par la grâce d’une autre célèbre maxime : «Bella garant alii ; tu, felix Austria, nube» (Laisse la guerre aux autres ; toi, heureuse Autriche, convole). Les autres souverains s’entretuaient, l’Autriche organisait des mariages d’État. 

La prochaine fois que vous ferez le lifting matinal, vous songerez à mon rapide cours d’histoire. Aeiou. 

Nasolo-Valiavo Andriamihaja

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