COMMERCE INTRA-AFRICAIN - La monnaie commune africaine abandonnée

Le Caucus Africain s’est déroulé à Abuja, capitale  du Nigeria, pendant trois jours, du 1er au 3 août.

La Grande Île a participé au Caucus Africain 2024. Lors de cet événement, plusieurs discussions se sont tenues à Abuja, la capitale nigériane, vendredi.

À la table des discussions, la création d’une monnaie commune. «Jusqu’à maintenant, nous avons décidé d’utiliser les monnaies de chaque pays pour les transactions», explique Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison, ministre de l’Économie et des Finances, qui s’est rendue à cet événement du 1er au 3 août. Ainsi, les pays africains n’ont pas encore décidé de l’instauration d’une monnaie commune; on a décidé de se rabattre sur l’utilisation du système panafricain de paiement et de règlement (PAPSS). Il s’agit d’une infrastructure «centralisée du marché financier qui permet la circulation efficace de l’argent en toute sécurité à travers les frontières africaines, minimisant les risques et contribuant à l’intégration financière entre les régions». 

En gros, le PAPSS permet de faire circuler l’argent de manière efficace et sécurisée à travers les frontières africaines, en minimisant les risques et en contribuant à l’intégration financière des régions. Selon le ministère de l’Économie et des Finances, «les transactions financières en Afrique passent encore par l’utilisation de devises étrangères, comme l’euro ou encore le dollar, et doivent encore passer par les banques étrangères pour être effectives. Et en Afrique, la perte de change se chiffre actuellement à 5 milliards de dollars», explique Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison, ministre de l’Économie et des Finances.

Mutualisation 

Alors que le commerce intra-africain et l’intégration régionale deviennent de plus en plus importants, la mise en place d’un système de paiement efficace pourrait s’avérer décisive. Mais pourquoi les pays africains ne conçoivent-ils pas encore de monnaie commune ? A priori, cela pourrait s’avérer être un moyen de mutualiser l’échange, surtout dans le cadre de la mise en place de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF). Selon la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique, la création d’une monnaie commune, pour les États de l’Afrique de l’Est par exemple, comporte des avantages et des coûts. 

Les principaux avantages de l’union monétaire découlent de l’élimination des coûts des transactions de change et de celle de la volatilité des taux de change. Les principaux coûts sont ceux liés à l’incapacité des autorités monétaires de chaque pays de recourir à des politiques monétaires nationales et au taux de change comme outils d’ajustement macroéconomique en réponse aux chocs, peut-on lire dans un rapport en date de 2017. La création d’une monnaie commune pourrait stimuler la croissance régionale et individuelle de chaque pays. Néanmoins, des études plus récentes montrent que l’union monétaire a un impact commercial beaucoup moins important, notamment dans les pays en développement. Des critères sont aussi préalables à la formation d’une monnaie commune, notamment ceux de la Zone Monétaire Optimale (ZMO), dont il est important, voire même impératif, de respecter les critères.

 Itamara Randriamamonjy

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