ANTSIRANANA - Les paysans bonifient la qualité du riz parfumé

Des échantillons de riz parfumé. 

La productivité du « vary manitra » dans la région Diana est en plein essor. Cependant, la qualité du produit ne respecte pas les normes exigées par les consommateurs.

Mogodro   et « Madamo Rose ». Ce sont les variétés de riz parfumé (« vary manitra ») cultivés par les agriculteurs d’Ambilobe. Pour résoudre les problèmes de qualité de ce produit, une rencontre régionale entre les paysans producteurs regroupés dans vingt-huit associations locales et les représentants des consommateurs, s’est tenue à l’hôtel restaurant Diana à Ambilobe, ce week-end. 

Initié par le projet Fiaro, dans le cadre du renforcement des capacités des organisations paysannes autour de la filière riz, l’objectif de l’atelier est de contribuer à la professionnalisation des producteurs du riz parfumé à travers des échanges entre eux et  avec les consommateurs. Ainsi plusieurs points ont été discutés, comme la qualité actuelle du riz parfumé produite par les organisations paysannes d’Ambilobe et la définition des normes appliquées afin de renouer une alliance commerciale équitable et durable. Il a aussi été question d’établir un plan de mise à niveau des organisations paysannes pour se conformer aux qualités requises.
Le projet Fiaro accompagne les organisations paysannes.



Diagnostiqué


L’atelier a débuté par la détermination de la qualité du riz parfumé produit à Ambilobe. Pour ce faire, tous les représentants des vingt-huit organisations paysannes ont apporté des échantillons du riz qu’ils produisent. Tous les participants ont alors diagnostiqué sur l’existence de corps étrangers, les brisures, l’éclat fragmenté, les grains échauffés, crayeux, endommagés ou  immatures ainsi que les grains rouges, l’odeur…, tout en donnant un pourcentage respectif. Malheureusement, les résultats du travail ont montré qu’aucune organisation n’atteint le maximum car ils ne dépassent pas les 68% en moyenne.

Puis, une certaine qualité de « vary manitra » acheté dans une grande surface a été prise comme référence. Il s’agissait du riz japonais de marque Jasmin. Lorsqu’il a été utilisé dans le critère, le résultat a été de 95 %. Un fait qui reflète la tendance de toutes les exploitations agricoles dans la région.

Par ailleurs, le riz parfumé cultivé dans la région Diana se distingue sur un marché de niche spécifique. Les consommateurs des grandes villes commencent à montrer de l’intérêt pour ce produit. Cette situation représente une opportunité pour les riziculteurs d’améliorer considérablement leur revenu. C’est pour cela que le projet Fiaro accompagne les organisations paysannes dans la mise en place d’un dispositif d’assurance-qualité pour le riz parfumé. Le dispositif repose sur une co-création des acteurs impliqués autour de la filière, afin de mieux valoriser la production du riz parfumé dans la zone.

Selon les explications de l’inspecteur semencier Elvire  Eliarimanana, le riz parfumé est populaire dans le Nord depuis longtemps. Cependant, à l’heure actuelle, sa valeur se détériore car les acteurs n’ont pas établi, dès le début, une stratégie claire de garder la variété initiale. Ainsi, par exemple, Madamo Rose a perdu de son arôme.

Le coordonnateur régional du projet Fiaro, Mihary Ramiandrisoa, a souligné que ce programme est déjà sur la bonne voie pour résoudre le problème, car il existe déjà une stratégie visant à produire des semences de base. Un grand pas a été franchi pour améliorer la qualité, durant cette rencontre, ce qui n’a jamais été fait auparavant.

« L’objectif est atteint car l’atelier a fait prendre conscience aux paysans qu’il existe des normes qui doivent être respectées s’ils veulent entrer sur le marché. Tout le monde a convenu que des normes communes seraient établies afin que les produits puissent être améliorés », affirme Mihary Ramiandrisoa, tout en soulignant que le programme apportera son appui jusqu’en 2025 pour atteindre les objectifs souhaités.

Raheriniaina

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