Des séances de sensibilisation avant les dépistages. |
Des cliniques mobiles sillonnent des centres de santé de base à Antananarivo afin de sensibiliser et dépister les cancers du col de l’utérus. La campagne se poursuivra jusqu’à la fin du mois.
Le cancer du col de l’utérus est le deuxième type de cancer le plus meurtrier chez les femmes, après le cancer du sein. « Mais si ce type de cancer est dépisté à temps, les femmes testées positives ont 90 % de chances de guérir de cette maladie, » martèle Claire Bertin, coordinatrice médicale de Douleur Sans Frontière (DSF).
Dans cette initiative, une campagne de sensibilisation et de dépistage gratuit du cancer du col de l’utérus et du sein se tient actuellement à Antananarivo afin de lutter contre et prévenir cette maladie. Pour hier et ce jour, la campagne se déroule à l’université d’Ankatso. Équipée d’un spéculum et d’un écouvillon, une sage-femme fournit des explications sur le cancer du col de l’utérus. Ensuite, les patientes peuvent se faire dépister en toute confiance.
À peine entrée dans la vie sexuelle, Nathy, une jeune étudiante d’Ankatso, a décidé de se faire dépister pour le cancer du col de l’utérus hier. « C’est ma première consultation gynécologique en raison de son coût élevé. Ce n’est pas douloureux, mais c’est simplement désagréable de se faire ouvrir le vagin avec un spéculum », explique Nathy à sa sortie de la clinique mobile. Elle confie avoir eu un peu peur au début, mais elle a voulu se faire dépister pour mieux comprendre sa santé sexuelle et reproductive.
« Heureusement, le résultat est négatif », ajoute-t-elle.
Limités
La détection précoce du cancer du col de l’utérus permet de prévenir et d’éviter cette maladie.
« Dès que les jeunes filles ont leur premier rapport sexuel, elles doivent passer des examens gynécologiques. Il est recommandé de réaliser un dépistage de routine tous les trois ans », précisent les médecins. Pourtant, les réalités du pays ne permettent pas à toutes les femmes d’effectuer régulièrement des consultations gynécologiques. Le coût des soins et l’accès aux services gynécologiques restent limités. De plus, le cancer du col de l’utérus est asymptomatique, ce qui explique souvent sa détection à un stade très avancé.
En effet, le cancer du col de l’utérus est causé par une irritation du col due à une infection virale. Les femmes touchées sont infectées par un virus nommé HPV (Human Papilloma Virus). Les médecins expliquent que les facteurs de risque sont nombreux : rapports sexuels précoces, avortements fréquents, grossesses multiples, accouchements, et relations sexuelles avec différents partenaires.
Avant la fin du mois de juillet, l’Organisation Non Gouvernementale Douleur Sans Frontières espère dépister quatre cents femmes.
Mialisoa Ida