Le président Andry Rajoelina avec les parties prenantes au forum national de la planification familiale au Carlton Anosy. |
L’État a réuni au forum national de la planification familiale plusieurs parties prenantes. L’objectif est de briser le tabou autour des méthodes contraceptives pour contrôler les naissances.
Des changements profonds. Le chef de l’État Andry Rajoelina propose de modifier la formulation du vœu traditionnel fait aux nouveaux mariés, qui consiste à souhaiter la naissance de sept garçons et sept filles. « Aujourd’hui, je souhaite changer cette formulation de vœu. Donner naissance à un garçon et à une fille pour pouvoir les nourrir, les scolariser et pour développer la Nation. (...) L’ambassadeur de Chine m’a expliqué que si les naissances n’avaient pas été limitées en Chine, ce pays serait encore pauvre à l’heure actuelle », a déclaré le chef de l’État, Andry Rajoelina, dans son discours lors de l’ouverture du forum national de la planification familiale qui se tient à l’hôtel Carlton Anosy, depuis hier. Il est convaincu que le contrôle de la croissance démographique est le seul moyen de réduire la pauvreté.
L’État se fixe comme objectif de rendre accessible à tous et de manière gratuite le planning familial pour contrôler les naissances. « L’accès à des méthodes contraceptives adaptées est un outil essentiel pour améliorer les conditions de vie de nos concitoyens », souligne ce champion de la planification familiale.
Le défi est de taille. Les traditions, la culture, la religion, ainsi que l’éloignement des centres de santé constituent des obstacles à l’accès à la contraception. Certaines communautés et familles défendent la sensibilisation sur les méthodes contraceptives et l’utilisation de la contraception chez les adolescents. Certaines religions, comme le catholicisme, rejettent les méthodes contraceptives, notamment les méthodes artificielles. Des familles ne peuvent pas avoir accès à la contraception en raison de l’éloignement des centres de santé, et des femmes se voient interdire la contraception par leurs maris.
Réticence
L’État a réuni des leaders religieux, des autorités régionales, des chefs traditionnels, des notables et différents responsables au forum national de la planification familiale pour briser ce tabou. Car selon le président de la République, « des changements profonds » doivent être faits. Plusieurs actions seront mises en œuvre. « Le cheval de bataille reste la multiplication des points de distribution gratuits sur tout le territoire et surtout l’éducation de nos jeunes », indique le président de la République. Les sensibilisations vont commencer au niveau des lycées et des universités, car l’objectif est également de lutter contre les grossesses précoces et non désirées.
Miangaly Ralitera