PARITÉ MONÉTAIRE  - L’ariary se déprécie sur le marché des devises

La conjoncture internationale joue un rôle de premier plan dans les opérations courantes.

L’ariary s’effrite à nouveau sur le marché Interbancaire des devises (MID). La dernière opération bouclée de la Banque centrale, à 15 heures 24, fait savoir que la monnaie nationale s’échange désormais à 4 884,96 ariary pour un euro. Le dollar, quant à lui, s’échange à 4 513,10 Ariary. 

La baisse des exportations des produits phares lors du premier trimestre de cette année y est pour quelque chose, d’après des revues spécialisées dans le domaine. Celles-ci ont reculé de 30,7 % selon la Banque centrale. Celle-ci avait expliqué dans sa note de conjoncture économique du mois de mai que les exportations de vanille avaient chuté de près de 63 %, victimes de la baisse des cours mondiaux. Il y a aussi les exportations de nickel et de cobalt qui ont ralenti en raison de la conjoncture internationale. Les exportations de nickel, second produit d’exportation pour Madagascar, ont régressé de 64 %. Le commerce du textile a également reculé en début d’année, avec une baisse de 11 % selon ce rapport. D’après la Banque centrale, « les prix sur les marchés internationaux des principaux produits de base ont globalement enregistré une hausse au premier trimestre de 2024, à l’exception des prix du pétrole brut et du nickel. L’accentuation des tensions géopolitiques a exercé des pressions sur les prix des principaux produits de base vers la fin du premier trimestre. »

C’est une phase de régression pour l’ariary, qui semblait récupérer de son agonie en début d’année. Jusqu’à il y a quelques jours, les cours de l’euro étaient établis entre 4 600 et 4 700 ariary. Pendant le premier trimestre, l’ariary s’est apprécié de 6,2 % par rapport à l’euro. Le ministère de l’Économie avait expliqué que ce regain de vitalité de l’ariary était attribuable au rapatriement et à la cession de devises, qui ont connu une performance remarquable au premier trimestre.

Néanmoins, ces périodes sont comprises dans un cycle, celui des opérations courantes. En effet, l’arrivée des devises issues des exportations et des fonds alloués aux projets d’investissement public (qui se payent en euro ou en dollar) a contribué à la montée en valeur de l’ariary sur le MID. Toutefois, dans un contexte de flottement, le marché interbancaire des devises ainsi que ses tendances doivent refléter l’économie nationale dans son ensemble. Pour l’instant, notre économie dépend des importations, surtout dans le domaine de l’énergie, avec les produits pétroliers, mais aussi dans l’agroalimentaire et d’autres produits de consommation quotidienne.

Itamara Randriamamonjy

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