Tout est bien qui finit bien. Le coach de la judokate Laura Rasoanaivo pourrait finalement l’accompagner à Paris où elle tentera de décrocher une médaille aux Jeux Olympiques. La judokate a levé le bouclier après avoir constaté que son coach ne figurait pas dans la délégation. Sa publication sur facebook a causé une vive polémique telle que la présentation de la délégation officielle par le Comité Olympique Malgache a dû être annulée. Il a fallu des interventions à gauche et à droite pour arranger l’affaire. Et au final, c’est le président de la Fédération malgache de judo qui a dû céder sa place. Reste à savoir si le coach de Laura Rasoanaivo pourrait encore être accrédité. En principe, l’accréditation est un domaine délicat où les dérogations sont presque inexistantes.
Le méli-mélo a donc pris fin, la cacophonie a pu être étouffée. Mais le mal est fait. Même si on ignore où se trouvait la faille, qui était l’auteur de cette bévue, Laura a crevé l’abcès. Une véritable gangrène qui mine le sport et les sportifs depuis des années. À en juger les informations entendues de toutes parts, le quiproquo était relatif à un problème de place. Et le coach en a donc fait les frais. C’est la tasse de thé des techniciens dans la plupart des déplacements. Des sportifs aussi d’ailleurs.
À chaque sortie internationale, c’est toujours l’incertitude et l’angoisse de ne pas pouvoir partir. Beaucoup de parents, en particulier en tennis, sont contraints de faire d’énormes sacrifices pour que leurs rejetons puissent participer à des tournois internationaux. Une situation incompréhensible étant donné que le développement du sport bénéficie de l’appui de Tafita, un fonds alimenté par les taxes parafiscales sur le tabac et l’alcool. Autrement dit, un fonds qui dispose de ressources importantes à même de pouvoir aider les athlètes dans la préparation et dans les déplacements internationaux. Ce qui est loin d’être le cas visiblement.
Il fut un moment où Tafita servait plutôt à financer des activités politiques. La seule fois où Tafita, sous la direction générale de Razafimandimby Andriamandranto, avait vraiment servi à aider les fédérations et les sportifs, c’était en 1997 avant et après les troisièmes Jeux de la Francophonie. Les médaillés et les techniciens avaient eu droit à une prime alors que les fédérations avaient obtenu des subventions par rapport à leurs résultats. Depuis plus rien.
Il est peut-être temps de faire la lumière sur ce fonds et de redéfinir son rôle et ses attributions. Pour que les sportifs gardent leur aura.
Sylvain Ranjalahy