Les fournitures scolaires inondent le marché d’Analakely quelques mois avant la nouvelle rentrée scolaire. |
Les frais liés à l’éducation ont connu une hausse notable. Des parents se plaignent de cette situation.
À quelques mois de la prochaine année scolaire 2024-2025, les parents s’inquiètent pour l’éducation de leurs enfants. Ils font face à de nombreuses difficultés pour préparer la rentrée, notamment en raison de l’inflation qui fait grimper les prix des fournitures scolaires ainsi que les frais de scolarité dans les établissements.
«Un paquet de cahiers petit format de 100 ou 200 pages, qui était acheté à 15 000 ariary, est actuellement vendu à 16 000 ariary voire 17 000 ariary», explique une mère de trois enfants rencontrée à Analakely hier. Outre la cherté des frais de douane, l’instabilité des prix des fournisseurs est également une cause principale de la flambée des prix des fournitures scolaires. «Nous avons constaté que lorsque l’article est plus demandé sur le marché, les fournisseurs augmentent les prix. C’est ce qui nous oblige à augmenter nos prix de vente», explique Fanantenana, un détaillant à Analakely.
Les prix ne cessent d’augmenter alors que le budget est très serré. Chaque année, elle doit dépenser des sommes colossales pour offrir une éducation de qualité à ses enfants. « Nous n’avions pas assez d’argent pour acheter d’un seul coup toutes les fournitures scolaires de mes trois enfants. Cette année, nous avons décidé d’acheter progressivement chaque mois les fournitures scolaires afin d’alléger les dépenses jusqu’à la nouvelle rentrée », ajoute-t-elle.
Précarité
Les parents sont confrontés à des contraintes de temps et d’argent pendant la préparation de l’année scolaire. « En très peu de temps, je dois trouver deux cent mille ariary pour réinscrire mes deux enfants », explique une mère de famille qui envoie ses enfants dans une école publique. L’année dernière, nous avons payé 60 000 ariary pour l’inscription, alors que cette année, nous devons payer 95 000 ariary. En effet, « cette somme comprend le prix d’un tee-shirt, d’un tablier ainsi que les frais d’inscription de l’élève en question », continue la mère de famille. Une source de cet établissement public a expliqué que ces frais ont été fixés après une réunion avec les parents d’élèves. C’est aussi une somme destinée à payer les indemnités des enseignants.
Une décision prise lors du conseil des ministres en 2020 clarifie la gratuité de l’éducation dans les établissements publics. Ainsi, l’inscription et la réinscription dans les écoles publiques sont gratuites, et toute contribution demandée aux parents d’élèves devrait être abolie pour alléger la charge des parents en situation de précarité. Pourtant, l’accès à l’éducation reste payant dans les établissements scolaires publics.
Mialisoa Ida