BAILLEURS DE FONDS - Des émissaires du FMI aux aguets

Réunion de travail lors de  la dernière mission du FMI  à Madagascar 

Le Fonds Monétaire International entend suivre de près ses deux programmes avec Madagascar. Une première mission de revue de la Facilité Élargie de Crédit est annoncée du 30 septembre au 11 octobre.

Premier contact. Entre Eklou Kodjovi, le nouveau représentant résident du Fonds monétaire international (FMI), et Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison, ministre de l’Économie et des Finances, avant-hier au bureau de celle-ci à Antaninarenina. De cette rencontre courtoise, il a été annoncé que « la première revue de la Facilité élargie de crédit (FEC) est prévue entre le 30 septembre et le 11 octobre 2024 ». Une fourchette calendaire qui devrait coïncider avec la tenue de la session budgétaire de l’Assemblée Nationale pour adopter, entre autres, le Projet de loi de finances initiale pour 2025.

Cette mission des émissaires du FMI sera aussi l’occasion pour l’institution internationale de remettre « l’article IV » à Madagascar. Une missive à présenter tous les deux ans qui traite de divers sujets. Cette année, le FMI a mis en avant quatre points : l’électricité (Jirama, énergie renouvelable), la riziculture, l’éducation dans l’évolution économique, ainsi que l’impact du changement climatique sur l’économie nationale. L’article IV des statuts du Fonds monétaire international (FMI) stipule que le Fonds « exerce une ferme surveillance sur les politiques de change des États membres».

Exercices d’équilibre

La mise sous deux programmes de Madagascar depuis le 21 juin repose sur des points d’ancrage précis. Les programmes soutenus par la FEC et la FRD sont alignés sur les objectifs des autorités mis en avant dans la nouvelle Politique Générale de l’État (PGE) adoptée début 2024 et visent à accroître la résilience économique de Madagascar et à favoriser une croissance inclusive à long terme. L’accord au titre de la FRD appuiera les réformes visant à renforcer l’adaptation au changement climatique et la résilience face aux catastrophes naturelles, soutiendra les efforts d’atténuation du changement climatique, améliorera la protection des écosystèmes et créera les conditions permettant les investissements verts du secteur privé. Ce sont les précisions du communiqué du FMI daté du 21 juin qui a pris acte de l’annulation de la précédente FEC.

Après les pommades de circonstance, la tenue des engagements. « La croissance de Madagascar est tombée à 3,8 % en 2023, tandis que les pressions inflationnistes se sont atténuées. La faible mobilisation des recettes et les pertes de la Jirama ont continué de peser sur le solde budgétaire. Le déficit du compte courant s’est réduit, principalement en raison d’une baisse des importations et du ralentissement de l’activité économique. Les autorités se sont engagées à stabiliser la dette en dessous de 60 % du PIB et à ramener le déficit primaire à environ 3 % du PIB pendant la durée du programme ». Des exercices d’équilibre souvent difficiles à tenir sur le long terme.

Eric Ranjalahy

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