Le Professeur Dina Jeanne Fotomanantena donnant son avis sur l’éducation à Toliara. |
Le rapport de la Banque mondiale sur l’état de la pauvreté dans le Sud de Madagascar continue d’interpeller les intellectuels. Il indique, entre autres, un grand problème d’accès à l’éducation dans cette partie du pays qui présente le taux d’analphabétisme le plus élevé. Le Professeur Dina Jeanne Fotomanantena, enseignante-chercheuse résidant à Toliara, confirme cette situation.
« Une des causes conduisant à cette situation est la pauvreté qui empêche les parents d’assurer l’éducation de leurs enfants. Il y a également l’isolement et l’inaccessibilité des établissements scolaires », explique cette historienne bien informée sur cette problématique lors d’un entretien.
Le Professeur Dina Jeanne Fotomanantena a déjà occupé plusieurs postes à hautes responsabilités au pays mais c’est surtout une grande militante pour l’éducation des jeunes filles. Elle explique qu’exercer le métier d’enseignant est difficile mais qu’il est d’autant plus difficile d’enseigner à Toliara que dans d’autres régions.
Sans emploi
« Une dégradation de la situation est enregistrée ces derniers temps, que ce soit en termes de nombre d’enfants scolarisés ou pour ce qui est de leur niveau scolaire. C’est désolant de constater que plusieurs écoles ont aussi fermé. Il n’est donc pas étonnant de constater que peu de jeunes parviennent à entrer à l’université », déplore-t-elle.
À Toliara, malgré la diplomation de plusieurs étudiants chaque année, nombreux sont ceux qui se retrouvent sans emploi. Peu parviennent à trouver un travail correspondant à leur domaine d’étude. Il est malheureusement courant de voir des jeunes diplômés se résoudre à devenir conducteurs de cyclopousse dans ce chef-lieu du district de la région.
Une éducation de qualité pour tous, qui vise en premier lieu l’amélioration du taux de scolarisation, fait partie des priorités de l’État. Mais au-delà des défis à relever pour les politiques publiques, le problème d’accès à l’éducation recoupe aussi celui, plus général, de l’économie. La capacité des parents à scolariser leurs enfants est directement liée à leurs revenus. Tel que recommandé par la Banque mondiale, le moyen le plus efficace de lutter contre la pauvreté reste le développement économique, et donc attirer des investisseurs privés pour lancer de grands projets dans des secteurs tels que le tourisme, l’agroalimentaire et l’industrie minière, pour créer des emplois stables.
L'Express de Madagascar