Le couple présidentiel a démarré son séjour en terre coréenne par une rencontre avec la diaspora malgache. |
Le couple présidentiel a rencontré la diaspora malgache résidant en Corée, hier. L’enseignement supérieur a été l’un des sujets longuement discutés.
La comparaison s’impose. C’est en ces termes, entre autres, qu’Anja, une jeune étudiante suivant une formation doctorale, a introduit son intervention lors de la rencontre entre le couple présidentiel et la diaspora malgache en Corée du Sud hier. “Une fois mes études terminées, je compte rentrer au pays et devenir enseignante-chercheuse. La comparaison entre le niveau de l’enseignement supérieur en Corée et celui de Madagascar s’impose malheureusement. Il y a un écart conséquent, tant en termes de qualité de l’enseignement que d’infrastructures et d’équipements”, déclare d’une voix hésitante, la jeune doctorante dans le domaine des impacts des changements climatiques sur l’insécurité alimentaire dans le Sud de Madagascar.
Anja a fait ses premières années universitaires à l’université d’Antananarivo. Ce retard à rattraper dans le domaine de l’enseignement supérieur a été l’un des sujets longuement discutés durant l’échange entre le couple Rajoelina et les Malgaches résidant en Corée. L’éducation et l’enseignement supérieur sont des secteurs où la Corée est un bon exemple. Et la plupart de ces ressortissants malgaches sont des étudiants, notamment des doctorants.
Sujet phare
Le génie civil, le recyclage du plastique, ou encore les changements climatiques et la météorologie sont les domaines de recherche de la plupart des étudiants ayant rencontré le couple présidentiel. “Madagascar a besoin de votre expertise”, soutient Andry Rajoelina, président de la République, après avoir entendu le parcours académique de ses jeunes interlocuteurs. Une façon de les encourager à rentrer au pays une fois leurs études terminées.
Concernant l’amélioration de la qualité de l’enseignement supérieur, le chef de l’État souligne que “c’est justement l’un des sujets phares de la politique étatique”. Il explique ainsi que la construction de nouvelles universités vise à augmenter la capacité d’accueil des universités publiques. “Chaque année, nous comptons plus de cent mille nouveaux bacheliers, alors que les universités ne peuvent accueillir que quarante mille nouveaux étudiants par an”, argumente-t-il. Il ajoute qu’il faut aussi tenir compte du fait qu’à Madagascar, pour les familles à revenus modestes, envoyer leurs enfants étudier à Antananarivo, ou dans les universités des autres chefs-lieux de province, représente un investissement conséquent. Ceci explique pourquoi l’État construit des universités dans les chefs-lieux des régions. La construction de nouveaux dortoirs vise également à améliorer la qualité de vie des étudiants.
Le président de la République a ensuite expliqué pourquoi l’État a décidé de collaborer avec des universités étrangères afin qu’elles envoient des missionnaires pour renforcer le corps enseignant des universités à Madagascar. L’idée est que les étudiants qui n’ont pas les moyens ou l’opportunité de suivre des études à l’étranger puissent également bénéficier d’une formation de qualité sur des modules qui n’existent pas encore dans la Grande île. Des modules qui permettent d’acquérir des compétences recherchées par le monde du travail.
Une accessibilité qui ravit
Les interlocuteurs du couple présidentiel ont été agréablement surpris par leur disponibilité et leur accessibilité. “C’est la première fois que nous avons l’opportunité de rencontrer et d’échanger avec un Président”, s’est réjouie la porte-parole de la diaspora malgache en Corée du Sud. “Je ne suis qu’une jeune étudiante et j’ai hésité au début, mais au final, je me suis rendue compte que le président de la République était à l’écoute de ce que je disais. Et ce n’est pas tous les jours qu’une étudiante a l’occasion d’échanger de vive voix avec le chef de l’État”, ajoute Anja, la doctorante. Ravinandrasana, une autre doctorante, mais dans le domaine de la météorologie a également affirmé : “Je ne m’attendais pas à ce qu’il soit aussi accessible et à l’écoute. Qu’il soit autant au fait des sujets qui préoccupent nos compatriotes”.
Garry Fabrice Ranaivoson