L’Europe penche nettement à droite. La poussée de l’Extrême droite ne cesse de s’amplifier. Les résultats des législatives européennes le confirment. La liste conduite par Jordan Bardella du Rassemblement national rafle 32% des suffrages (30 sièges), soit 7% de mieux qu’en 2019. Un résultat qui a contraint le président Emmanuel Macron à dissoudre l’Assemblée nationale et à procéder à de nouvelles élections le 30 juin.
En Italie, la victoire est également revenue à l’Extrême droite du Premier ministre Giorgia Meloni, qui a conduit la liste Fratelli d’Italia à dominer le scrutin avec 28,9% des voix.
En Autriche, le parti de l’Extrême droite, Parti de la liberté d’Autriche (FPO), a raflé la mise avec 25% des suffrages. En Allemagne, l’Extrême droite a fait un bond.
Des résultats prévisibles et attendus avec l’ampleur prise par des problèmes migratoires. Ironie de l’histoire, le meilleur score, 50%, réalisé par l’Extrême droite a été enregistré à Mayotte où la lutte contre les immigrants clandestins faisait la une des journaux depuis un an.
L’équipe de France de football est la parfaite illustration de l’ampleur prise par l’immigration et la place conquise par les immigrants. Face au Canada avant-hier, les Bleus étaient composés de huit Africains et de trois Français. En face, le Canada comptait également plusieurs joueurs noirs dans ses rangs. L’équipe de France est souvent prise par les ténors de l’Extrême droite française comme l’image concrète de la perte d’identité de la France à cause de l’immigration.
En Italie et en Espagne, les joueurs noirs font l’objet de cris racistes dans les stades, symbole d’un ras-le-bol des immigrants.
En Autriche, les faits divers mettant en cause des immigrants ont servi la cause de l’Extrême droite aux élections. En Allemagne, on reproche aux dirigeants d’avoir dénaturé la Mannschaft composée aujourd’hui de joueurs noirs, de Turcs et d’autres nationalités.
L’Europe veut se débarrasser des immigrants, d’où qu’ils viennent. Le vent du changement qui souffle actuellement mène inexorablement vers une fermeture des frontières aux immigrants. La future élection présidentielle dans ces pays risque de tomber dans l’escarcelle de l’Extrême droite. Cela semble même une évidence vu le déclin des partis républicains et socialistes dont les idées sont devenues désuètes et anachroniques.
Une telle éventualité aura bien évidemment des conséquences pour les pays africains. Depuis la présidentielle de 2002 où Jean-Marie Le Pen, avec 16,86% des voix, disputait le second tour contre Jacques Chirac, crédité de 19,88% des suffrages. La menace était là. L’Extrême droite était au fronton de l’Élysée. La montée de l’Extrême droite n’a cessé de se confirmer pour finir par prendre les rênes de l’Europe.
Sylvain Ranjalahy