LUTTE CONTRE LE VIH/SIDA - Disponibilité irrégulière des intrants

Le Système Communautaire d’Alerte sur le VIH, ou Sycavi, présentant les résultats de leurs enquêtes.

 Le Sycavi, ou Système Communautaire d’Alerte sur le VIH tire la sonnette d’alarme. Elle a annoncé il y a quelques jours l’indisponibilité quasi-permanente des intrants nécessaires à la protection et à la prise en charge des malades. C’était lors de la présentation des résultats d'observations qu’il a réalisé à Antananarivo. Selon les explications, des collectes de données ont été effectuées auprès des Centres de santé de base (CSB), des centres de convivialité et des sites de rencontres entre octobre 2023 et mars 2024 et ont permis de mettre en avant ce constat. 

« L’accessibilité des personnes clés et des personnes vivant avec le VIH aux services de soins reste limitée et inéquitable en raison de la non-disponibilité des intrants. Cette situation concerne les préservatifs, les intrants pour le dépistage du VIH et des AntiRétro-Viraux (ARV), ainsi que l’usage unique des seringues stériles », stipule le rapport des résultats. 

 À travers ces observations, le Sycavi lance un appel aux autorités compétentes concernant le risque permanent de rupture des intrants et l’incertitude de leur disponibilité. Il a surtout émis des remarques sur la nécessité de garantir la disponibilité des financements destinés à l’approvisionnement  de ces intrants. 

Coût élevé

« Il faut  trouver des solutions au cas où le Fonds Mondial ne financerait plus l'achat de ces intrants pour la Grande île. Il est nécessaire d'enquêter car certains intrants sont vendus alors qu’ils sont totalement gratuits », souligne le Docteur Manana Harisoa Ravelohanta, coordinatrice du projet Sycavi.

Selon les résultats des enquêtes, l’insuffisance des préservatifs a été constatée dans les centres de santé de base et les sites de rencontres. 27,6 % des visites effectuées dans les centres de santé de base ont également confirmé cette situation. Ce chiffre atteint 77,8 % dans les bars, les restaurants et autres établissements commerciaux. En revanche, les préservatifs sont disponibles en permanence au niveau des centres communautaires de convivialité. Par ailleurs,  3,5 % des populations clés ont affirmé qu'elles n'ont pas accès aux préservatifs et 50,3 % ont signalé un problème du coût élevé.

Les intrants de dépistage du VIH rencontre également des problèmes. Ils sont inexistants dans 46,7 % des sites de rencontres. En revanche, les CSB  et les centres de convivialité sont bien approvisionnés malgré quelques ruptures de stock intermittentes. 

Concernant la prise en charge des personnes vivant avec le VIH et de leur traitement, l’approvisionnement en Anti-Rétro-Viraux ou ARV est aussi perturbé. Ce médicament est même indisponible dans un CSB sur dix neuf et dans la moitié des centres communautaires de convivialité. Pour l’heure, le responsable de la SE/CNLS, ou Coordination Nationale de la Lutte contre le VIH/Sida, joint au téléphone, n'a pas encore commenté ces constats issus des observations du projet Sycavi. 

Mialisoa Ida

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