La réhabilitation de la deuxième partie du boulevard Ratsimilaho sera terminée d’ici quelques mois. |
Une réconciliation avec l’histoire. C’est ce qu’affirme Lanto Raherimanana, historien, natif et résident de Toamasina, au sujet de la réhabilitation du boulevard Ratsimilaho. Lui et d’autres notables de la ville du Grand Port sont unanimes : «Cela fait trente-huit ans que les habitants de Toamasina attendent la réhabilitation de cette route.» Ce sera bientôt chose faite.
La première partie des travaux de réhabilitation du boulevard Ratsimilaho a été inaugurée samedi par Andry Rajoelina, président de la République. Ce tronçon mesure 1 800 mètres. Il est doté de lampadaires permettant les balades nocturnes. Comme l’affirme le colonel Livah Andrianatrehina, ministre des Travaux publics, la consigne présidentielle est que cette première phase soit terminée avant la fête nationale. Ce qui est une performance au regard de l’ampleur des travaux abattus ces derniers mois.
Il ne s’agissait pas d’une simple réhabilitation. Il a fallu procéder comme pour la construction d’une nouvelle route : créer des remblais le long de la mer, procéder à des enrochements pour consolider le sol du littoral et poser des brise-lames pour protéger la route des assauts incessants des vagues, surtout en période de cyclone.
Embellissement
Les déferlantes entraînées par le cyclone Honorine en 1986 avaient déjà fortement endommagé le boulevard Ratsimilaho. Le cyclone Geralda, en 1994, a fini par le rendre impraticable.
Partant du Fokontany Ampasimazava, où se trouve l’entrée du port, le boulevard Ratsimilaho longe le bord de mer de la capitale de la région Atsinanana jusqu’au Fokontany Salazamay. Il avait fait le charme du littoral de Toamasina depuis le début de la colonisation jusqu’au milieu des années 80. D’abord dénommé boulevard maritime en 1897, il est rebaptisé boulevard Gallieni, du nom du gouverneur général de Madagascar de l’époque.
C’est après l’indépendance, en 1960, que cette route prend son nom actuel, boulevard Ratsimilaho, en l’honneur du roi ayant unifié les tribus du Nord-est en une seule ethnie, le Betsimisaraka. «Maintenant, Toamasina a un boulevard digne du plus grand port du pays. D’un bord de mer à l’image du poumon économique de Madagascar», se réjouit le président Rajoelina. La réhabilitation du boulevard Ratsimilaho et le projet MIAMI, qui consiste en l’aménagement du bord de mer, forment un tout.
L’élargissement et la modernisation du port de Toamasina et la construction d’une voie rapide partant du port pour rejoindre la Route nationale numéro 2 (RN2) font également partie du package. Tous ces projets ont pour objectif l’embellissement de la ville du Grand Port.
Garry Fabrice Ranaivoson