Des candidats Irmar à l'issue de la proclamation des résultats provisoires. |
L'Irmar pointe largement en tête dans les résultats provisoires des élections législatives. Ces résultats reflètent la confiance du peuple à la majorité comme lors de l'élection présidentielle de novembre dernier.
Domination et démonstration. Les résultats provisoires des élections législatives publiés par la Ceni confirment une victoire confortable de l'Irmar avec quatre-vingt-un sièges à la future Assemblée nationale. Les électeurs ont ainsi renouvelé leur confiance à la majorité, comme lors de la présidentielle. De quoi garantir une stabilité du régime. Malgré les contestations venant de l'opposition, la plateforme pro-pouvoir rafle la mise dans presque la moitié des districts. Ces résultats provisoires reflètent la confiance de la population à l'État, surtout envers le président de la République. L'union des poids lourds de l'opposition n'a donc pas eu raison des Orange qui ont su maintenir une mainmise, même partielle, sur la sphère politique.
Une nouvelle fois, l'opposition peut s'en mordre les doigts sur les résultats des élections. Depuis la présidentielle de novembre, l'opposition se trompe de stratégie et a perdu sans même prendre part à la course. Idem pour les élections législatives du 29 mai dernier. Sauf changement inattendu, la plupart des résultats par district publiés par la Ceni devront être confirmés par la HCC. Les requêtes concernant le processus électoral et les résultats provisoires peuvent aussi changer les résultats définitifs par rapport aux chiffres provisoires.
Malgré la non-atteinte de la majorité absolue par la plateforme Irmar aux législatives selon les résultats provisoires de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), elle possède une longueur d'avance sur ses poursuivants.
Indépendant
Avec quatre-vingts sièges provisoirement assurés, l'obtention de la majorité à l'Assemblée nationale semble à la portée de l'Irmar. D'autant plus que la plateforme Firaisankina, son principal adversaire, est reléguée loin derrière avec seulement vingt-quatre candidats provisoirement élus.
Le camp pro-pouvoir est en avance dans cinquante-huit districts. Firaisankina est même distancée par les indépendants, qui dominent dans plus de quarante districts selon les chiffres de la Ceni. L'opposition possède toutefois une légère avance sur l'Irmar dans les districts de la capitale et des périphéries. Dans d'autres grandes villes comme Fianarantsoa, l'Irmar est largement en tête. Dans le district de Fianarantsoa I, l'ancienne ministre Marie Michèle Sahondrarimalala domine les législatives de manière écrasante. Elle pourrait même remporter les deux sièges de ce district.
Le principal enjeu pour les Orange d'obtenir la majorité à l'Assemblée nationale est de stabiliser le pouvoir afin de permettre la mise en œuvre de la politique générale instaurée par le chef de l'État. Dans cette course pour la majorité à la chambre basse, le rôle des indépendants sera crucial. Bien que les Orange n'aient plus besoin que de deux sièges pour atteindre la majorité absolue, ils devront convaincre au moins deux indépendants de rallier leur cause. Historiquement, les élus indépendants de Tsimbazaza s'alignent souvent avec le groupe le plus nombreux et le plus influent de la chambre.
D'un autre côté, cette pêche aux indépendants ne sera pas si difficile pour l'Irmar, étant donné que plusieurs candidats indépendants appartiennent à des partis ou groupements politiques au sein de la coalition pour la majorité présidentielle. Pety Rakotoniaina, ancien maire d'Ikalamavony, et le député d'Ampanihy Ouest, Marco Tsaradia, sont deux exemples de ceux qui pourraient probablement rejoindre l'Irmar sans discussions compliquées. De son côté, le Firaisankina a besoin d'au moins cinquante-huit sièges supplémentaires pour espérer obtenir la majorité absolue, ce qui correspond à l'ensemble des indépendants victorieux selon les statistiques de la Ceni. Néanmoins, rien n'est encore sûr avec des résultats provisoires. Le dénouement de ces législatives sera connu après la publication des résultats définitifs et officiels par la Haute Cour Constitutionnelle.
Ravo Andriantsalama