Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison, ministre de l’Économie et des finances. |
Les observateurs auront les yeux braqués sur le Palais de l’Assemblée nationale ce jour où le Projet de loi de finances rectificative pour cette année, PLFR 2024, va être présenté aux députés.
Enfin des précisions concrètes. Le site de l’Assemblée nationale, en pleine session ordinaire malgré la bataille sur les résultats des législatives du 29 mai, annonce comme ordre du jour que « le Projet de loi de finances rectificative, PLFR 2024, un dossier de cinquante-quatre pages, va être présenté ce jour par l’équipe du ministère de l’Économie et des Finances. Il passera aussitôt en travaux de commission pour être adopté ce lundi ».
Le PLFR 2024 va être marqué par les coupes budgétaires décidées au mois de mai. De l’ordre de 10 % par rapport à la loi de finances initiale selon les estimations glanées ici et là. Afin de résorber le passif des pétroliers. Mais dans son ensemble, le PLFR 2024 entend préserver les grands équilibres macro-économiques. Dans la rubrique perspectives, le PLFR 2024 mentionne : « Une croissance économique de 4% en 2023, conforme aux prévisions de la LFI 2024, offre une bonne base pour maintenir l’objectif de 4,5% en 2024 ». Les tendances actuelles pointent vers une accélération des investissements privés au deuxième semestre de 2024. Selon la dernière enquête de conjoncture réalisée par Banky Foiben’i Madagasikara en avril 2024, les entreprises prévoient une reprise de leurs activités dès le deuxième trimestre de cette année. Ainsi, les investissements privés devraient nourrir la croissance en 2024, ce qui permettrait de maintenir l’objectif de croissance économique de 4,5%.
Réformes récentes
Pour l’année 2024, grâce à une hausse substantielle de la production, la branche Agriculture devrait croître de 5,6%. Malgré une baisse de production annoncée par Ambatovy, le secteur minier devrait afficher une croissance positive, portée notamment par les exploitations de graphite. La reconduction de l’Agoa devrait également soutenir la croissance de l’industrie textile. Concernant les activités touristiques, on devrait pouvoir rattraper les niveaux de 2019 cette année ; l’objectif du ministère de tutelle étant d’accueillir quatre cent mille touristes en 2024.
Par ailleurs, les réformes récentes devraient alimenter la croissance dans le secteur des télécoms. Enfin, il faut souligner que l’économie malgache reste exposée aux aléas de la conjoncture internationale, notamment l’évolution des cours du pétrole et des matières premières (les produits miniers notamment), la situation géopolitique au Moyen-Orient, ainsi que les performances économiques de nos principaux partenaires commerciaux (ex. : les États-Unis et l’Europe sont nos principaux marchés pour les produits textiles) ».
Sur les ressources financières intérieures, une des faiblesses de l’économie nationale, le PLFR 2024 souligne que « la croissance économique, qui devrait atteindre 4,5% en 2024, aura un impact significatif sur les recettes fiscales. La Direction Générale des Impôts s’engage à augmenter les recettes fiscales intérieures de 1,25 point en pourcentage du PIB de 2025 à 2027, en éliminant progressivement les dépenses fiscales jusqu’à 2% du PIB et en préservant l’environnement et la santé publique dans sa politique fiscale ».
Eric Ranjalahy