ANDRY RAJOELINA - « Le développement dépend de l’industrialisation »

Le président de la République invite les investisseurs coréens "à découvrir les opportunités qu'offre Madagascar".

Durant la dernière journée du sommet Corée - Afrique, le président de la République a réaffirmé sa conviction selon laquelle l’industrialisation est la clé du développement. Il a ainsi lancé un appel aux investisseurs coréens à prioriser Madagascar pour leurs investissements.

Une profession de foi. Telle est le ton du discours prononcé par Andry Rajoelina, président de la République, au sujet de l’industrialisation, hier. Une allocution faite durant le panel industrialisation, lors du “Business Forum”, organisé dans le cadre du sommet Corée - Afrique, à Séoul.

“Le thème de cette session : Industrialisation et promotion des investissements, me tient particulièrement à cœur, car c’est la clé du développement”, déclare d'entrée le Président. Des mots qu’il a renchéris à la fin de son discours en soutenant, “l’industrialisation est la seule et unique voie pour un pays de se développer et prospérer”. Pour appuyer ses propos, il note que “les pays développés sont des pays industrialisés. Les grandes puissances économiques mondiales sont connues pour leur grande marque multinationale”.

Le chef de l’État avance ainsi que c’est la raison pour laquelle “je me suis personnellement engagé en faveur de l’industrialisation à Madagascar”. L’industrialisation est inscrite parmi les trois piliers du Programme général de l’État (PGE). “Notre objectif est de produire et de transformer localement tout ce dont la population a besoin”, ajoute-t-il. Face à l'assistance, le locataire d’Iavoloha a donné un aperçu des efforts étatiques dans le domaine de l’industrie. Des actions menées via le ministère de l’Industrialisation et du Commerce.

“Aujourd’hui, nous sommes fiers d’avoir atteint l’autosuffisance en farine de blé et les activités sucrières ont repris pour ne plus dépendre de l’importation”, lance ainsi Andry Rajoelina. Toujours par le biais du ministère de l’Industrialisation et du Commerce, l’État engage aussi des projets industriels de proximité à travers le programme “One District, One Factory”. Cinquante-six unités industrielles sont actuellement mises en place à travers toutes les régions du pays, informe-t-il.

Restant dans l'idée de montrer la réelle détermination étatique d’industrialiser le pays, le Président rappelle que “mon engagement a été reconnu et primé par l’Onudi [Organisation des Nations unies pour le développement industriel] qui m’a décerné en 2020 le titre de Champion de l’industrialisation en Afrique”.

Création d’emplois

Cette profession de foi en faveur de l’industrialisation par le président de la République est surtout une entrée en matière à l’objectif premier de la participation de Madagascar au sommet de Séoul. Celui de séduire et convaincre l’État et les investisseurs coréens à prioriser Madagascar dans leurs investissements et à booster ainsi son industrialisation. “Avec la Corée, nous voulons créer des synergies bénéfiques et mettre en place des partenariats solides qui favoriseront notre industrialisation”, ajoute-t-il alors.

Sans ambages, le chef de l’État déclare ainsi que “ce Sommet représente une opportunité unique pour nous de partager notre vision et nos projets pour l'avenir de Madagascar, tout en explorant des partenariats mutuellement bénéfiques avec nos amis coréens et africains”. Il présente ainsi la Grande île comme “une terre d'opportunité”, en soulignant que “nous possédons une biodiversité inégalée, faisant de notre pays une méga-diversité”.

Andry Rajoelina met ainsi en avant cette richesse naturelle comme un atout majeur pour le développement de l'écotourisme, l'agro-industrie et la biotechnologie. “Notre potentiel agricole est immense, avec des terres fertiles favorables à une grande variété de cultures. Nous avons également des ressources minières abondantes, prêtes à être exploitées de manière responsable et durable”, explique-t-il.

Dans son allocution en ouverture du sommet Corée - Afrique justement, mardi, le locataire d’Iavoloha a soutenu que “notre ambition est de valoriser le potentiel immense de notre pays. Nos richesses naturelles, à la fois terrestres, marines et souterraines, doivent être exploitées”. Il a cependant souligné que Madagascar veut valoriser ses ressources naturelles, certes, mais tout en préservant sa biodiversité. Il s’agit de la définition de “la coopération adaptée”, qu’il souhaite établir avec la Corée du Sud, justement.

Hier, le chef de l’État a ainsi souligné que la Grande île escompte une industrialisation durable. Un essor industriel qui devra aussi contribuer à améliorer le bien-être de la population. “Il ne peut y avoir de croissance économique sans création d’emplois, et la création d’emplois ne peut être effective sans industrialisation (...). La promotion de l’industrialisation et du capital humain est essentielle pour Madagascar, car nous croyons fermement que notre population, notre jeunesse, sont nos plus grandes richesses”, affirme-t-il alors.

La jeunesse et le dynamisme de la population malgache sont, par ailleurs, parmi les atouts soulignés par le président Rajoelina pour convaincre les investisseurs coréens. Afin de bétonner ses arguments, il indique que “nous investissons dans la formation professionnelle et technique pour que nos jeunes soient bien équipés pour les emplois de demain”.

Garry Fabrice Ranaivoson

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