Nourdine Hakim, fondateur de Green Fish, expliquant aux autorités locales ce qu’ils cherchent pour développer leur industrie agroalimentaire. |
Une délégation mahoraise est actuellement dans le pays pour établir des partenariats dans le secteur agroalimentaire. Leur objectif, garantir un approvisionnement continu en produits agricoles.
Cannelle, café, piment et bien d’autres produits agricoles figurent parmi les besoins du département français de Mayotte. Ces produits représentent autant de filières et de perspectives de coopération possibles entre Mayotte et la Grande Île. Une délégation d’entreprises et de responsables mahorais a fait le déplacement pour participer à un salon des acteurs économiques, dans le but de trouver de nouveaux partenariats stratégiques pour les produits agricoles malgaches. Ils envisagent de transformer ces produits afin de percer le marché international. En effet, avec une superficie de seulement 374 kilomètres carrés, Mayotte ne dispose pas suffisamment d’espace pour développer une agriculture diversifiée. Son insularité et sa faible production locale entraînent une forte dépendance au commerce extérieur, notamment envers les produits malgaches.
C’est une aubaine pour l’agriculture et le secteur agroalimentaire de la Grande île, car des niches d’exportation restent encore à explorer. «Environ 70% de ce que consomment les Mahorais viennent de Madagascar, ce qui montre à quel point notre production locale est insuffisante», déclare Nourdine Hakim, fondateur du groupe Green Fish, une marque de produits issus de l’agriculture et de la mer de la région de l’océan Indien.
Hier, devant les autorités du ministère de l’Industrialisation et du Commerce, de la Pêche et de l’Économie bleue, et de l’Environnement, ces hommes d’affaires ont exposé leur vision : créer des partenariats régionaux pour les produits agroalimentaires et soutenir les petits producteurs. Pour eux, développer la coopération avec Madagascar est essentiel. Cela revêt une importance vitale pour Mayotte. «L’industrie agroalimentaire de Mayotte a fortement besoin d’améliorer la coopération avec la Grande Île, et de faciliter les échanges, notamment en ce qui concerne les normes phytosanitaires», ajoute l’homme d’affaires.
Intérêts mutuels
«Si nous travaillons avec des producteurs malgaches qui ont des terres arables, ainsi qu’une gamme de produits qu’ils n’arrivent pas souvent à écouler, et que nous puissions acheter ces produits, je pense que ce sera un partenariat gagnant-gagnant. Le paysan pourra vendre ses produits et nous pourrons également vendre ces produits», estime pour sa part le responsable du service végétal à la chambre de l’agriculture de Mayotte. Une question néanmoins reste en suspens : celle de la logistique à déployer dans le cadre d’un approvisionnement constant. Néanmoins, différents produits malgaches sont déjà transformés par Mayotte, pour ne citer que le café, qui commence à se faire peu à peu sa place sur le marché extérieur, notamment en France.
Itamara Randriamamonjy