Pas de modifications en vue. La Banky foiben’i Madagasikara (BFM) soutient le mécanisme actuel des changes monétaires. Selon l’économiste chercheur auprès de la BFM, Sitraka Andriamanantsara, le régime de change flottant adopté ces dernières années et jusqu’à aujourd’hui par l’Autorité monétaire malgache demeure optimal pour le contexte économique et financier à Madagascar. Cette position a été défendue lors d’une conférence sur le sujet, organisée dans le cadre des célébrations du cinquantenaire de la BFM.
En fait, ce mécanisme financier a été instauré par José Yvon Raserijaona, ministre des finances à l’époque, au milieu des années 90, dans le but de restaurer la confiance des bailleurs de fonds, ébranlée par les tentatives infructueuses de recherche de financements parallèles. Durant le bref mandat présidentiel du professeur Albert Zafy, du 27 mars 1993 au 4 septembre 1996, le Fonds monétaire international a salué cette décision, tout comme le désengagement de l’État des secteurs productifs et la privatisation des sociétés d’État. Ces deux réorientations économiques ont laissé des séquelles jusqu’à aujourd’hui.
Pour Sitraka Andriamanantsara, « ce régime de change agit comme un amortisseur face aux chocs auxquels Madagascar est régulièrement confronté », explique-t-il. Il avance que la résilience de l’économie face à ces chocs serait compromise en cas de retour à un taux de change fixe.
Certains politiciens, tels que Jean-Jacques Ratsietison, avancent que « la dévaluation chronique de l’ariary par rapport à l’euro et au dollar est la principale cause de la perte de pouvoir d’achat pour de nombreuses familles malgaches, et donc de la pauvreté », selon leurs convictions.
D’autres analystes suggèrent d’ouvrir le Marché interbancaire de devises (MID) aux « opérateurs de l’ombre », qui alimentent un marché « illicite » prospère et florissant. Il suffit de faire un détour à Antsahavola ou sous les arcades d’Analakely pour constater cette réalité.
Ces derniers jours, l’euro, sur l’échelle des valeurs du MID, commence à suivre une pente ascendante, une tendance pouvant ouvrir un autre sujet de discussion.
Eric Ranjalahy