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| Un atelier sur l’insuffisance alimentaire s’est tenu au Centre Arrupe Faravohitra, jeudi dernier. |
« La suffisance alimentaire est l’affaire de tous », selon Bodovololona Rabary, enseignant-chercheur au sein de la Fofifa. Face au niveau alarmant d’insuffisance alimentaire à Madagascar, divers acteurs engagés dans ce domaine se sont rassemblés hier pour partager leurs idées lors d’un atelier intitulé « Quel système alimentaire viable et durable pour Madagascar ». Cet événement s’est déroulé au Centre Arrupe Faravohitra dans le cadre des journées sociales organisées par la Compagnie de Jésus. Lors de cet atelier, plusieurs points clés ont été abordés, soulignant ainsi que la lutte contre l’insuffisance alimentaire est un défi multidisciplinaire nécessitant l’engagement de tous. Dans cette optique, l’élaboration de stratégies efficaces, telles que l’information et l’éducation des citoyens, est essentielle pour relever ce défi avec succès.
Britney Rasolonirina, chercheur à l’Organisation Nationale de Nutrition, insiste sur la nécessité de mettre en place des politiques strictes en matière de sécurité alimentaire. En effet, l’insuffisance alimentaire résulte de divers facteurs, notamment liés à la santé, à l’hygiène et à l’assainissement. Il est primordial de former les individus à la gestion des produits alimentaires, afin que ces derniers ne soient pas uniquement destinés à des fins commerciales, mais également à la consommation. Britney Rasolonirina explique : « Nous nous attachons à former les populations à la transformation des produits agricoles dans une double perspective : comme source de revenus et comme moyen de subsistance. Nous encourageons chaque foyer à privilégier les produits locaux afin de garantir la disponibilité des aliments tout au long de l’année ».
Pratiques abusives
La plupart des personnes malnutries se trouvent dans les Hautes Terres centrales alors qu’elles sont les plus productives. Les chercheurs de la Fofifa, avec leurs collaborateurs, ont déjà entrepris des recherches sur les cultures de riz, notamment en développant de nouvelles variétés adaptées aux terres non-irriguées. Pour atteindre l’objectif de suffisance alimentaire, il est essentiel de revoir certaines pratiques agricoles, notamment l’usage excessif d’engrais chimiques, qui peuvent avoir des effets néfastes sur le sol. Ces pratiques abusives peuvent entraîner l’érosion et la dégradation du sol, compromettant ainsi sa productivité à long terme.
D’après l’anthropologue Lanto Andriamamonjy, l’alimentation fait partie de la culture chez nous car elle reflète l’image du Fihavanana et de son renforcement au sein de la société. Il a précisé que la démocratie devrait être employée au niveau des acteurs de la nutrition. De plus, la résolution des problèmes d’insécurité contribuera à une sécurité alimentaire pour tous, tout en protégeant les productions agricoles.
La question de l’insuffisance alimentaire sera discutée au sein du Centre Arrupe Madagascar jusqu’au 18 mai 2024.
Mialisoa Ida