De la pertinence d’organiser, encore et toujours, des réunions et autres colloques ou séminaires, dans le quartier d’Alarobia-Ivandry-Ankorondrano. L’un des pires axes d’embouteillages d’une Capitale qui, pourtant, n’en manque pas.
Déjà, se sortir du rond-point d’Ampasampito. Depuis le cimetière d’Anjanahary, l’hôpital Soavinandriana, l’Institut Pasteur d’Avaradoha, ou le Ministère des Mines à Ampandrianomby, la même question : mais, que se passe-t-il ? Incompréhension d’autant plus générale que, quand on arrive enfin à passer, au bout de vingt minutes, rien ne semble expliquer le blocage de tantôt. Les policiers, quand ils ont l’impression d’avoir compris cette sorcellerie, s’époumonent en vain.
Au loin, se profile le rond-point d’Ankerana. L’automobiliste à l’arrêt total a tout loisir pour établir une analyse sommaire : ça semble plus rapide en empruntant la rocade d’Ambohimangakely ; moyennement depuis Ankadindramamy ; longue immobilité en arrivant du CEG de Nanisana.
Vaines conjectures : rebrousser chemin, mais passer par où ? La plus proche sortie passe par Mahazo vers la colline d’Ambohibe, via un chemin carrossable devenue piste cassante. Redescendre vers Masinandriana et prier que du rond-point d’Ambatobe à la station Total Analamahitsy, ce ne soit pas trop bouché par les ralentissements extrêmes Ambohitrarahaba-Ilafy...
Depuis le sommet du stade d’Alarobia, on s’offre une vue plongeante sur l’inaccessible rond-point d’Ivandry-Alarobia, à guère plus d’un kilomètre. Devant soi, une interminable file de voitures à l’arrêt. On se résigne aux longues minutes entre chaque saut de puce de cinq mètres, la longueur d’une voiture contemporaine.
Pour avoir vu les mêmes bouchons ailleurs qu’à Madagascar, et parfois en pire malgré là-bas stratégie et cohérence, l’automobiliste est sceptique quant aux bienfaits espérés de ces rocades et autre bypass. Plutôt que de désengorger la circulation dans Antananarivo «intra muros», ces infrastructures coûteuses ont eu l’effet pervers de mettre le centre-ville plus rapidement à portée du Grand Tana. Il y a cinquante ans, c’était Ivato. Aujourd’hui, ce sont Ambohimanga, Ambohimalaza, Imerimanjaka. Les prochains «grands travaux», qu’on nous promet entre Ankorondrano et Ambohidrapeto, donneront l’illusion (une fois de plus) que Fenoarivo, voire Imerintsiatosika, sont des banlieues résidentielles parfaitement pratiques pour ceux qui travaillent Antsahavola.
Faut-il continuer de remblayer les rizières et de massacrer le Betsimitatatra pour «ça». Antananarivo est saturé. Persister dans les erreurs du passé achèvera de tuer ce qui fut Antanana-anivo, la ville-rocher au milieu d’une mer de rizières.
Nasolo-Valiavo Andriamihaja