ASSEMBLÉE NATIONALE - Une session loin d’être ordinaire

Après quelques mois de calme, l’ambiance peut redevenir chaude à l’hémicycle de Tsimbazaza.

La semaine prochaine, les députés sont appelés à se réunir pour la session ordinaire. L’incertitude plane sur son déroulement avec le début de la campagne électorale un jour après l’ouverture de cette session.

L’heure approche. Selon la communication émanant de l’Assemblée nationale, la session ordinaire débutera le 7 mai prochain. La cérémonie d’ouverture est prévue ce même jour à 11 heures pour la Chambre basse. La passation de pouvoir a eu lieu il y a plusieurs jours entre Christine Razanamahasoa et Jean-Jacques Rabenirina, ce dernier devenant ainsi président de l’Assemblée nationale par intérim. En tant que doyen des vice-présidents de la Chambre, Jean-Jacques Rabenirina devrait présider l’ouverture de la session. Le vice-président de la Chambre basse pour la province de Toliara assure l’intérim de la présidence de l’Assemblée jusqu’à l’arrivée des nouveaux députés pour voter le nouveau président.

Malgré l’annonce du début de la session, des incertitudes planent tout de même sur son déroulement. Le lendemain de l’ouverture officielle de la session ordinaire, la campagne électorale débute. Pour les membres du bureau permanent, seule Aina Rafenomanantsoa, alias Anyah, n’est pas candidate pour les prochaines législatives. Les dix autres seront en propagande à partir du mercredi 8 mai. Avec eux, la plupart des députés en exercice sont candidats pour leur propre succession. Une situation qui devient délicate pour ceux dont les circonscriptions électorales sont éloignées de la capitale. En ce moment, les candidats sont déjà dans leurs districts pour la pré-campagne. Il serait difficile pour certains de rejoindre Tsimbazaza à temps pour assister à l’ouverture de la session.

Loi de Finances Rectificative

L’organisation de l’Assemblée nationale pour jongler entre la session ordinaire, ordonnée par la loi, et la campagne électorale, importante en vue des législatives, sera donc cruciale. Cette situation rappelle la dernière session ordinaire de l’année dernière où l’ouverture coïncidait avec le début de la campagne électorale pour la présidentielle. À cette période, la solution préconisée était d’ouvrir la session sans pour autant voter l’ordre du jour. La session n’a repris qu’après la fin de la campagne électorale. Il est possible que la même décision soit prise pour cette nouvelle session. Néanmoins, le petit hic est qu’à la fin des propagandes, les nouveaux parlementaires de la Chambre basse arriveront à l’hémicycle. Il se pourrait donc que des députés présents à l’ouverture de la session soient absents lors de la reprise, dans l’éventualité où ils ne seraient pas réélus.

La tenue de la session ordinaire revêt une importance capitale, notamment parce que c’est dans les soixante jours prévus par la loi que la Loi de Finances Rectificative devrait être débattue. Celle-ci est d’autant plus cruciale étant donné les modifications envisagées par rapport à la Loi de Finances Initiale (LFI). La direction du budget au sein du ministère de l’Économie et des Finances a demandé aux secrétaires généraux des ministères et institutions de transmettre leur situation budgétaire à la fin de la semaine dernière. Cette demande fait suite à une prévision de coupes budgétaires au sein des institutions et ministères, qui devraient être incluses dans la nouvelle LFR.

Cette fois-ci, la délibération sur la LFR sera en principe plus approfondie que celle de la LFI. La LFR n’a pas été débattue au sein du parlement lors de l’exercice de l’année dernière. Les parlementaires auront cette fois-ci leur mot à dire sur cette Loi de Finances Rectificative. 

Ravo Andriantsalama

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