Les gendarmes ont finalement maîtrisé la foule en furie. |
Elle jouait avec l'arme de son mari et a ouvert le feu sur leur maçon, son présumé compagnon, à Antalamohitra. Des rumeurs colportées ont provoqué un tollé.
Un événement rocambolesque s'est produit dimanche, à 15 heures, jusqu'à hier, à 2h30 du matin, à Antalamohitra, dans la commune d'Antehiroka.
D'après les premiers résultats de l'enquête de la gendarmerie et quelques témoignages du voisinage, un coup de feu a été entendu cet après-midi-là. Cela venait de la maison d'un Chinois, propriétaire d'une usine située dans le même quartier.
Des riverains ont cru qu'il s'était produit un braquage. C'est ce qu'ils ont d'ailleurs signalé à la gendarmerie lorsqu'ils ont demandé leur intervention. Une fois sur les lieux, les gendarmes se sont finalement rendu compte qu'il ne s'agissait pas d'une attaque à main armée, mais plutôt d'un tir accidentel. Il y a malheureusement eu mort d'homme.
La victime était un maçon, âgé de 26 ans, qui effectuait des travaux chez le Chinois. « Ce dernier était dans son usine au moment du drame. Nous lui avons demandé de rentrer immédiatement », raconte un gendarme.
Dérober et saccager
Ensemble, ils ont constaté que le jeune homme, avec un trou de balle droit au cœur, était inerte sur un matelas posé au sol. « Nous avons embarqué le blessé dans une voiture puisque nous avons encore voulu l'emmener à l'hôpital luthérien. Il n'a pas survécu. Nous pouvons même dire qu'il est décédé sur le coup », explique le même interlocuteur.
Plusieurs badauds se sont attroupés pendant que les gendarmes inspectaient la scène du crime. Ils ont saisi de fausses rumeurs comme quoi ce serait le Chinois qui aurait tué son employé. Ils ont senti sourdre en eux une colère folle qu'ils n'arrivaient pas à retenir. Ils se sont déchaînés et rués vers le domicile du Chinois pour dérober et saccager. Les gendarmes ont déployé tous leurs efforts pour maîtriser le tollé. Certains révoltés ont déjà menacé d'incendier l'usine du Chinois.
« Il a dû être mis en garde à vue avec sa femme, âgée de 38 ans. D'après notre enquête, la femme a fait entrer dans leur maison son compagnon (ndlr : le maçon) pendant que son mari travaillait. Ils plaisantaient sur le lit. Elle a sorti l'arme à feu de son mari dont seuls, elle et lui, connaissaient l'emplacement. Elle jouait avec l'arme en la pointant sur le jeune homme. Or, une cartouche était déjà engagée. Elle a été percutée et a touché le maçon », assène une source judiciaire.
L'arme reste pour le moment introuvable. « Quelqu’un l'a cachée ou l'a emportée lors du pillage. En revanche, son papier est en règle », indique la gendarmerie. Les bérets noirs ont quitté les lieux à 2 h 30 du matin après que la situation soit revenue entièrement à la normale.
Hajatiana Léonard