Le terminus à Ankatso déserté. |
Les étudiants de l’université d’Antananarivo étaient en effervescence hier. Ils ont manifesté leur mécontentement concernant le retard de paiement de leurs bourses, entre autres.
Le quartier d’Ankatso était déserté, hier. Les commerçants aux abords de l’université d’Antananarivo ont été contraints de fermer leurs portes pendant de longues heures. Les activités étaient rendues impossibles dans cette zone. La circulation, tant pour les véhicules que pour les piétons, était complètement bloquée. La manifestation estudiantine a atteint un niveau de violence inquiétant, causant des blessures à deux personnes. Un étudiant parmi les manifestants a été touché par une balle en caoutchouc tirée par les Forces de l’ordre, tandis qu’un piéton a été blessé par des jets de pierre lancés par les étudiants. «Notre camarade a été blessé à la joue. Heureusement, il a déjà reçu des soins médicaux», remarque un meneur de la manifestation.
Les Forces de l’ordre, en nombre important à Ankatso pour maintenir l’ordre face à cette manifestation estudiantine, ont été contraintes de recourir à l’utilisation de bombes lacrymogènes pour disperser les manifestants, qui restaient déterminés à faire entendre leurs revendications. Les troubles ont débuté vers 9 heures du matin avec l’incendie de pneus, suivis de jets de projectiles. La situation a perduré jusqu’à 16 heures 30. «Les étudiants étaient particulièrement motivés lors de cette manifestation, car les problèmes au sein de l’université s’accumulent. Depuis plusieurs mois, l’eau et la connexion internet sont défaillantes. De plus, certains étudiants ne percevront leurs bourses d’études qu’en juillet, alors qu’il ne restera que trois mois de bourses à percevoir. Nous demandons à l’État de compléter les cinq mois de bourses dus», affirment les étudiants.
Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique devrait faire une déclaration officielle.
Disponibles
Une source proche de ce ministère, ayant requis l’anonymat, a souligné que les fonds pour le paiement des bourses sont disponibles. «Une fois le versement des trois premiers mois effectué, le paiement des autres mois de bourses d’études est automatique», affirme-t-elle. Elle qualifie la manifestation de «politique». «Elle devrait cesser demain (ndlr: ce jour). Les meneurs doivent simplement respecter leur accord», précise-t-elle.
Les étudiants de la Faculté des Sciences et de celle des Lettres et des Sciences Humaines, qui ont manifesté hier, réfutent cette allégation. Ils prévoient de se réunir pour discuter de la suite de leurs revendications. Les associations étudiantes des autres facultés en feront de même. «Il s’agit de revendications communes. Nous devons nous battre ensemble pour les obtenir !», lancent d’autres présidents d’associations.
Miangaly Ralitera