L'once d'or équivaut à 28,35 grammes. |
L'or fait actuellement l'objet d'une fièvre spéculative sans précédent, offrant une opportunité en or pour les exportateurs aurifères de la Grande île et pour l'État qui vise à exporter cinq cents kilos d'or d'ici la fin des cent jours annoncés en début de mandat.
Sous le signe de "l'or à prix d'or", le métal jaune atteint des sommets inégalés en seulement quelques semaines. Les prix de l'or connaissent une escalade vertigineuse, établissant un nouveau record historique lundi avec une once affichée à 2 265 dollars, contre 2 258 dollars la veille. Les analystes financiers soulignent une progression régulière des prix depuis fin 2023, période marquée par une escalade sans précédent des tensions géopolitiques mondiales et une incertitude économique croissante.
Les conflits dans diverses régions du globe, notamment le conflit russo-ukrainien et les troubles israélo-palestiniens, ont alimenté une demande accrue pour l'or, considéré comme une valeur refuge par les investisseurs. Les récentes annonces de la Réserve fédérale américaine concernant une baisse anticipée de ses taux d'intérêt cette année ont également contribué à cette tendance à la hausse. Cette envolée des prix de l'or, combinée à la régression du dollar sur le marché international, renforce la perception de l'or comme une valeur refuge.
Nouvelles stratégies
Face à cette opportunité, la Grande île entend capitaliser sur ses exportations aurifères. Le ministre des Mines, Olivier Herindrainy Rakotomalala, souligne l'importance de saisir cette chance pour le pays et ses opérateurs économiques, tout en mettant l'accent sur la nécessité d'assainir la filière aurifère.
La traçabilité des chaînes d'approvisionnement et la lutte contre la spéculation excessive sont au cœur des préoccupations de l'État. Dans une perspective plus large, l'objectif est d'attirer des investissements nationaux et internationaux tout en maximisant les revenus tirés du secteur minier. Les projections du ministère de l'Économie et des Finances prévoient une croissance significative du secteur minier, estimée à 5,1 % en 2024.
Malgré le déclin des activités minières des grandes mines, notamment en raison de la baisse de la demande et des prix du nickel et de l'ilménite, principales sources de devises pour la Grande île, le pays explore de nouvelles stratégies pour faire face à la situation.
La mise en place d'une raffinerie d'or est envisagée afin de valoriser cette ressource abondante dans les dépôts de sédiments du pays.
Itamara Randriamamonjy