PROGRAMME ODOF - Une unité de séchage de fruits à Fénérive-Est

L’unité industrielle de Fénérive-Est a été inaugurée hier.

Éviter les pertes et maximiser le rendement pour les producteurs, tel est l’objectif de l’unité de transformation de litchis installée à Fénérive-Est.

Un séchoir multifonction, c’est le cœur de l’unité industrielle installée à Fénérive-Est, une usine locale qui s’inscrit dans le cadre du programme «One district, one Factory», ou «Taninketsa indostrialy».

Déjà opérationnelle, cette unité industrielle produit des fruits séchés, spécialisée dans le litchi séché, un fruit dont regorge la région Analanjirofo et les localités situées dans les régions voisines. Son inauguration a été faite hier par Andry Rajoelina, président de la République, accompagné de Christian Ntsay, Premier ministre.

Comme l’explique Fano Rakotondrazaka, directeur de la veille économique et de la communication auprès du ministère de l’Industrialisation et du Commerce, l’idée est de transformer les litchis non exportés ou non écoulés sur le marché, afin d’augmenter leur valeur ajoutée au lieu de les laisser pourrir. «Chaque année, nous exportons entre 17 500 et 20 000 tonnes de litchis. Il en reste pourtant plusieurs tonnes qui n’ont pas pu être vendues et qui pourrissent sur place», indique le responsable ministériel.

«Il s’agit d’un exemple concret de l’impact positif du programme ODOF ou Taninketsa indostrialy que vous avez initié et inscrit dans la politique étatique. La transformation permet d’éviter que les fruits non exportés ou invendus ne pourrissent», ajoute le directeur Rakotondrazaka, qui a représenté Edgard Razafindravahy, ministre de l’Industrialisation et du Commerce. 

Palpable

Outre le litchi, le séchoir multifonction installé à Fénérive-Est peut être utilisé pour tout type de fruits. Même les feuilles et le poisson peuvent y être séchés. Parmi les échantillons des produits présentés au chef de l’État lors de sa visite des lieux hier, figure du «Soanambo» séché. L’unité industrielle s’occupe également du packaging.

Selon les explications, quinze coopératives de planteurs sont les bénéficiaires directs de cette unité industrielle. Le ministère de l’Industrialisation et du Commerce est, par ailleurs, parvenu à convaincre les exportateurs de litchis à acquérir des équipements de séchage de fruits pour neuf communes productrices de litchis autour de Fénérive-Est.

«Cette usine est la preuve concrète que le développement auquel travaille l’État est palpable jusqu’au niveau des districts», avance le président des coopératives bénéficiaires, s’adressant au président de la République. Andry Rajoelina, quant à lui, a renchéri sur le fait que les unités industrielles dans le cadre du programme ODOF «permettent d’optimiser les rendements et de minimiser les pertes».

Mise en œuvre par le ministère de l’Industrialisation et du Commerce, le programme ODOF ou «Taninketsa indostrialy» compte soixante unités industrielles installées dans tout le pays. Pour les régions Atsinanana et Analanjirofo, les districts de Mahanoro, Vatomandry, Brickaville, Toamasina I et II, Soanierana Ivongo et Fénérive-Est en sont déjà dotés, selon Fano Rakotondrazaka. Celles de Sainte-Marie et Vavatenina le seront bientôt.

Le programme ODOF est un axe d’action au niveau local pour parvenir à l’industrialisation du pays. L’industrialisation étant l’un des trois piliers de la Politique générale de l’État (PGE). Comme l’explique le directeur Rakotondrazaka, l’ODOF est une matérialisation de l’objectif de produire et de transformer localement ce dont la population a besoin. «La production est écoulée sur le marché local», indique-t-il.

Le responsable ministériel ajoute ainsi que les planteurs peuvent augmenter leur profit. Il y a aussi la création d’emplois directs et indirects. La population locale en tire également profit en consommant des produits locaux, de qualité et à un prix abordable. Lors de l’inauguration du site de Fénérive-Est, le président Rajoelina a suggéré l’ajout d’une unité de transformation du litchi en jus. Un produit transformé avec lequel Madagascar peut conquérir le marché international, selon lui.

Garry Fabrice Ranaivoson

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