Nusantana

On est bien d’origine malaisienne non ?  À preuve, l’Indonésie est en train de construire une nouvelle ville nommée Nusantara située à 47 km de Djakarta pour la somme astronomique de 35 milliards de dollars. À une lettre près, on aurait lu Nusantana et c’est l’équivalent de notre Tanamasoandro dont on attend la finition après de vives contestations par la population. Le projet est motivé par les mêmes problèmes que ceux vécus à Antananarivo au quotidien. Djakarta la capitale indonésienne étouffe avec une population de dix millions pour une densité deux fois plus qu’à Bruxelles. C’est une ville très polluée et où le traitement des déchets est catastrophique. La circulation y est infernale avec les motos, les vélos et les tricycles. Le tout forme un tableau de désordre indicible. En outre la ville s’enfonce de 30 cm chaque année sous l’effet du phénomène Atlantide.

Toute ressemblance avec une autre ville est totalement fortuite. On dirait Antananarivo, un jour de pluie, muée en océan d’eau boueuse enrobée de matières fécales charriées par les crues au bout de quelques minutes.

Une réunion internationale sur la mobilité urbaine se tient actuellement à Antananarivo. Plusieurs techniciens de l’urbanisme se penchent sur la recherche de solutions pour fluidifier la circulation dans la capitale. Il faut dire qu’ils sont courageux.  Est-ce qu’il existe encore des solutions aux problèmes de la capitale ? 

Il en existe peut-être mais elles sont inapplicables dans un contexte de pauvreté, d’incivisme et d’anarchie générale. La population est incapable de préserver les biens publics et tout peut faire l’objet d’un vol.

Nusantara est peut-être un projet “mégalomaniaque” mais elle semble être la meilleure alternative. Sauf que sa construction sera assortie d’expropriation, de massacre de la faune et de la flore puisqu’elle est bâtie sur une forêt vierge.

On aurait pu adopter une autre solution, en l’occurrence la reconstruction de Djakarta qui passe par des démolitions comme cela a été le cas pour agrandir les rues à Paris ou à Shanghai. 

À défaut d’une nouvelle ville, c’est aussi une alternative pour Antananarivo. Les rafistolages ne servent pas à grand-chose. Et quand la gangrène arrive à un stade chronique, l’amputation est la meilleure solution pour prolonger un tant soit peu l’espérance de vie du patient. Sinon, la ville peut parfaitement disparaître non pas à cause d’Atlantide mais à cause de ses océans d’ordures, des eaux usées et des eaux de pluies bloquées par des égouts défectueux, d’une démographie galopante et irrépressible. À nous de choisir.

Nasolo-Valiavo Andriamihaja

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