Les principaux responsables du ministère de la Sécurité publique, en conférence de presse, hier, à Anosy. |
Les responsables ont présenté le bilan de l’opération SARIKA hier. La prévention des cas d’insécurité et la lutte contre la corruption au sein de la Police nationale en sont les points d’orgue.
Tolérance zéro. Les hauts responsables de la Police nationale le martèlent en matière de lutte contre la corruption dans ses rangs. Cette tolérance zéro a été réaffirmée durant une conférence de presse qu’ils ont donnée hier, pour marquer la fin de la première édition de l’opération SARIKA.
Comme le note d’entrée le contrôleur général de police Herilala Rakotoarimanana, ministre de la Sécurité publique, “le renforcement de la discipline, de l’éthique par la lutte contre la corruption et le professionnalisme”, dans les rangs de la Police nationale, est un des trois objectifs de l’opération SARIKA. Durant les quinze jours de cette première édition, “huit policiers, présumés avoir perpétré des actes de corruption, ont été placés en détention”.
Outre la tolérance zéro, les principaux responsables du ministère de la Sécurité publique assurent également, “il n’y a pas de place pour le corporatisme dans la lutte contre les illégalités, surtout la corruption. La loi sera appliquée contre tous les contrevenants”. Cette intransigeance affirmée, sur le respect de la loi et de la discipline, ainsi que dans la lutte contre la corruption, a également pour but de maintenir la dynamique d’une amélioration de l’image de la police.
Cependant, la réputation et les suspicions de corruption au sein de la Police nationale, à l’instar d’autres corps et entités publiques, sont dures à défaire. L’image renvoyée par certains agents de circulation qui mènent “une quête” auprès des transporteurs à chaque arrêt de bus, ou à chaque carrefour et rond-point, ne facilite pas la mission de redorer le blason de la police.
Prévention
Ceux qui se sont présentés en conférence de presse hier requièrent toutefois la collaboration des citoyens pour densifier la lutte contre la corruption au sein de la police. “Nous encourageons la population à dénoncer les faits d’illégalité ou de corruption au sein de la police”, a ainsi été affirmé. Pour ceux qui appréhendent d’aller auprès des services de police, ou de l’Inspection générale de la Police nationale (IGPN), les dénonciations peuvent être faites en contactant le +261 34 05 507 34.
Renforcer la confiance mutuelle et la coopération avec la population, notamment les responsables au niveau des Fokontany, pour renforcer la lutte contre l’insécurité, est l’autre objectif de l’opération SARIKA. L’idée est d’optimiser cette proximité dans le domaine du partage d’informations et de renseignements. Il s’agit aussi de reprendre en main la situation sécuritaire, notamment en zone urbaine qui s’est détériorée depuis le début de l’année. Ceci, en misant sur “la prévention”.
En plus de la collecte d’informations et de renseignements, il y a eu un redéploiement des troupes. Près de cinq mille éléments ont été déployés dans tout le pays, avec les équipements nécessaires. Les patrouilles jour et nuit ont été renforcées. Tout ce beau monde en a effectué plus de cent cinq mille sur l’ensemble du territoire, durant ces deux dernières semaines, selon le contrôleur général de police Dany Marius Rakotozanany, directeur général de la Police nationale. Il affirme, par ailleurs, que “86% du travail a été basé sur la prévention”.
Sur le plan opérationnel, le ministère de la Sécurité publique avance plus de mille huit cents arrestations dans le cadre de la première édition de l’opération SARIKA. Il affirme, du reste, avoir démantelé, ou détecté et mené des investigations sur soixante-dix réseaux de malfaiteurs. Il s’agit de réseaux qui seraient responsables d’attaques à main armée, de trafic de stupéfiants et de kidnapping.
À entendre le ministre Rakotoarimanana, les expériences acquises durant ces quinze jours sont appelées à être pérennisées. “Nous allons inscrire dans nos méthodologies de travail les acquis de cette opération SARIKA, première édition. À savoir, la coopération avec la population et le renforcement des patrouilles”, soutient-il.
Garry Fabrice Ranaivoson