Les prix dans les marchés connaissent une baisse. |
Les grossistes de la capitale indiquent que les prix des produits de première nécessité flanchent. Cela dépend néanmoins de plusieurs facteurs, notamment la saison et la conjoncture économique internationale.
Un répit pour les portefeuilles. Après une course frénétique vers les sommets, les prix du riz et des denrées de base (sucre, huile alimentaire et farine) commencent à baisser. Depuis quelques jours, le kilo de riz local se vend désormais à 2 500 ariary. Le prix des semences, quant à lui, s’établit à 2 400 ariary. D’après les explications fournies par le ministère de l’Industrialisation et du Commerce, ainsi que les informations glanées auprès des grossistes et détaillants des marchés de la capitale, la période de la récolte contribue à juguler les prix sur le marché. Ainsi, les prix du riz importé ont chuté. Les coûts de cette céréale importée dépassaient parfois les 3 000 ariary le kilo ; ils sont redescendus à leur niveau d’avant. Selon le ministère de l’Industrialisation et du Commerce (MIC), «la période des récoltes a également fait descendre les prix du riz importé. L’offre est supérieure à la demande».
Selon Juliette Ranaivomanana, grossiste au marché d’Anosibe, c’est la fin de la période de soudure et le début des récoltes. «Ce n’est plus le riz précoce (vary aloha) qui est acheminé vers les marchés, maintenant, c’est le riz de grande saison (vaky ambiaty) qui y est distribué. C’est ce qui fait diminuer les prix du riz», affirme-t-elle.
Disponibilité
Cette grossiste soutient également que les prix des autres produits de première nécessité ont également baissé. Depuis quelques mois, les prix de l’huile alimentaire se stabilisent. Le kilo de farine se vend entre 3 200 ariary et 4 000 ariary. Il en va de même pour l’huile alimentaire, qui se vend entre 9 000 et 13 000 ariary actuellement. Cela est dû au renforcement de la production locale avec l’implantation de minoteries et leur mise en fonction. Il y a également des huileries qui sont entrées en service dans le cadre du projet One District, One Factory du ministère de l’Industrialisation et du Commerce. La stratégie de l’État consiste à réduire la dépendance aux importations. Avancer vers l’autosuffisance alimentaire permettrait de juguler les prix et de renforcer la résilience des productions locales. Les grossistes concèdent néanmoins que les prix du sucre varient en fonction des saisons.
À l’image du riz, c’est le même cas de figure pour la canne à sucre, dont la production est saisonnière. «Les usines sucrières dépendent de la disponibilité de cette matière première pour fonctionner. Cela contribue à augmenter les prix du sucre à un moment donné», explique Andry Randriamiaramahefa, directeur du Commerce intérieur auprès du MIC. C’est la loi du marché, de l’offre et de la demande. Par ailleurs, une explosion des prix des denrées alimentaires joue bon gré mal gré sur le plan économique local, à l’instar de l’arrêt des exportations de riz indien. Cela a contribué à faire chanceler les prix de cette céréale sur le marché international. Madagascar n’a pas été épargné par les conséquences d’un coup semblable.
Itamara Randriamamonjy