CONSOMMATION - Les légumes deviennent des produits de luxe

Les légumes coûtent cher.

Les prix des légumes grimpent. Cette augmentation s'explique par plusieurs raisons, la hausse du prix des engrais en est une.

Le passage en caisse chez les vendeurs de légumes donne le vertige aux consommateurs. Les prix de certains produits ont fortement augmenté : 7 000 à 8 000 ariary le kilo des gros oignons, 2 000 à 3 000 ariary le kilo des pommes de terre, 2 000 à 2 500 ariary le kilo des carottes, et 1 800 ariary le prix d'une mesure de pois de Bambara. "Les prix de certains légumes, notamment les carottes, qui étaient vendues à 6 000 ariary le kilo en février-mars, sont en baisse en ce moment. Le prix des autres produits, comme les oignons, est stable mais élevé. Cependant, ceux des pommes de terre et des choux ont grimpé", lance Malala, vendeuse de légumes à Mahazo, hier.

Certains ménages ont choisi de se priver de certains de ces produits. "Les oignons ne sont plus indispensables dans nos plats. Les pommes frites au petit déjeuner sont de plus en plus rares. Ces légumes sont hors de portée", indique Denise, une mère de famille.

Des producteurs affirment que les prix des légumes n'ont jamais été aussi élevés. "Il est normal que les prix soient exorbitants chez les détaillants. Nous vendons aux grossistes des carottes de bonne qualité à 2 500 ariary le kilo, contre 1 500 ariary auparavant. Le kilo de pommes de terre est passé de 500 à 1 200 ariary", indique Lalaina Ranivoarisoa, maraîchère à Ambohibary Sambaina, dans la région de Vakinankaratra. "Les gros oignons sont vendus à 5 500 ariary à Ambodivona, contre 1 000 à 2 000 ariary pendant la période de récolte", lance Andry, producteur et collecteur d'oignons à Antanetibe Anativolo, dans le district d'Anjozorobe.

Contrôle

Cette hausse des prix des légumes est constatée depuis le mois de février. Les maraîchers expliquent ce phénomène de plusieurs manières. "Ce n'est plus la saison de ces légumes. Nos productions sont épuisées, et les paysans entament une nouvelle saison de culture. Les prochaines récoltes de carottes sont attendues au mois de septembre et celles des pommes de terre au mois de décembre. Pour avoir des produits avant ces périodes, il faut faire beaucoup de traitements sur les plantes, et le prix des engrais et des pesticides est très élevé. C'est ce qui explique cette hausse des prix", explique Lalaina Ranivoarisoa. Elle ajoute que la production de carottes et de pommes de terre a été en baisse cette année à cause des inondations qui ont ravagé plusieurs hectares de champs dans leur région. Les producteurs d'oignons à Antanetibe Anativolo affirment également que ce n'est plus la saison de l'oignon en ce moment, et qu'il faut attendre les mois de novembre-décembre pour voir le prix de ce produit baisser. D'autres n'ont pas de raisons plausibles. "Nous basons nos prix en fonction de l'évolution des prix sur le marché", lance un producteur de carottes.

Le ministère de l'Industrialisation et du Commerce renforce le contrôle des prix des produits de première nécessité, y compris ceux des légumes. "Notre objectif est de sensibiliser les producteurs, les collecteurs et les détaillants pour éviter toute éventualité d'abus et de spéculation", lance Dina Rakotonirina, directeur de la Protection des consommateurs.

Miangaly Ralitera

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