Des gens se ruent ici avec leurs bidons car c’est le seul point pour avoir de l’eau. |
La capitale du Nord est l’une des grandes villes de Madagascar qui rencontrent de graves problèmes, en matière d’approvisionnement en eau. La situation est « catastrophique » pour cette ville qui abrite plus de cent cinquante mille âmes car la pénurie s’intensifie ces derniers temps.
Cela fait presque une semaine que la majorité des Antsiranais ont eu des difficultés pour avoir de l’eau potable à boire, pour faire la cuisine et pour se laver. Les robinets sont fermés lorsque les réservoirs qui alimentent la ville en eau, situés au PK 7, passent sous la barre des 15 % de remplissage.
En attendant que la situation s’améliore, la population se débrouille pour leurs besoins quotidiens en eau. Les pluies diluviennes tombées durant quatre jours successifs leur ont permis de remplir tous leurs récipients. Toutefois, quand ils ont fini d’utiliser cette manne tombée du ciel, le calvaire continue. Au quartier de Morafeno, les habitants puisent dans leur « vôvo », mais selon une mère de famille, cette solution a ses limites, car même ces puits commencent à se tarir vu le nombre des voisins qui se ruent sur ces points d’eau.
Rengaine
Les femmes du quartier d’Ambalakazaha attendent devant leur porte, comme chaque matin, quand l’eau coule au compte-gouttes. Dans ce quartier populeux de la ville, aucune goutte d’eau n’est tombée des robinets depuis quatre jours. Ils sont obligés de se déplacer vers un petit ruisseau qui se trouve au bord de la mer pour puiser de l’eau, mais avec l’éloignement et le mauvais état du chemin, ils ne peuvent faire grand-chose. Les muscles des bras sont tendus à force de porter les bidons.
La population, fatiguée de se lever en plein sommeil pour remplir leurs bidons jaunes, est lasse d’entendre cette phrase devenue rengaine : « Nous allons voir ça de près ». Pour l’instant, la Jirama a encaissé des insultes dans les réseaux sociaux, au marché et dans la rue. Elle est qualifiée d’exploiteur. D’autres ont même osé la menacer.
« Je rentre du travail à 21 heures. Dans mon quartier, il faut attendre 2 heures du matin pour que l’eau coule. Donc, je n’ai que trois heure pour dormir, devant me lèver pour remplir plus de dix bidons, et quinze bouteilles jusqu’à 4h30 environ», affirme Levelo, un père de famille, employé d’un hôtel qui raconte sa vie quotidienne complètement perturbée. Apparemment, les yeux de sa femme sont soulignés de cernes.
Raheriniaina