Les Minoteries de l’Océan Indien ont été inaugurées en novembre 2020. |
Depuis au moins un mois, les prix de certains produits de première nécessité n’ont pas varié, offrant un répit aux portefeuilles des ménages. Cette stabilité s’inscrit dans le cadre des politiques d’autosuffisance alimentaire et d’industrialisation promues sous Rajoelina, et qui commencent à produire des résultats concrets.
Les prix de la farine et de l’huile alimentaire se maintiennent à un certain niveau depuis quelque temps, observés à travers les marchés de la capitale et de ses environs. À Mahazo, par exemple, les prix de la farine oscillent entre 3 200 et 4 200 ariary le kilo, soutenus en partie par la contribution des nouvelles usines, témoignant ainsi d’une production locale croissante. La récente installation de l’usine «Les Minoteries de l’Océan Indien», inaugurée par le président Andry Rajoelina, contribue à cette stabilité en répondant à une part importante des besoins locaux en farine.
Le même constat s’applique à l’huile alimentaire, vendue entre 9 000 et 13 000 ariary le litre, en fonction de sa qualité. Les chiffres montrent une consommation locale estimée à 56 millions de litres par an, largement couverte par la production locale, même si elle dépend encore en partie de productions semi-importées, avec la raffinerie d’huile HITA. Le programme «One District, One Factory» (ODOF) œuvre progressivement à une production entièrement locale, avec l’installation de sept huileries d’arachide, représentant une capacité de traitement de 9,4 tonnes par jour, soit l’équivalent de 800 000 litres d’huile d’arachide produite annuellement.
Une solution pour le sucre
Cependant, d’autres produits, comme le sucre, font face à une flambée des prix. En effet, le prix du kilo est passé de 5 200 ariary à 5 600 ariary en quelques jours seulement. Certaines variétés, notamment le sucre roux, deviennent même rares chez les détaillants dans divers marchés de la capitale. Cette situation est attribuée par certains grossistes à un retard accumulé dans les livraisons, principalement en raison de l’état dégradé des routes, ainsi qu’à la présence de spéculateurs qui perturbent les chaînes d’approvisionnement de ce produit. Malgré ces défis, le pays poursuit son chemin vers l’autosuffisance en sucre.
La consommation de sucre locale atteint 220 000 tonnes, tandis que la production nationale se limite à 90 000 tonnes, assurée par les usines de sucre situées à Namakia et Ambilobe. Un déficit de 130 000 tonnes est ainsi comblé par les importations. L’installation de nouvelles mini-sucreries marque une avancée significative dans la direction de l’autosuffisance.
Stabilité des prix
La mini-sucrerie d’Antanamifafy à Mahajanga, inaugurée par Andry Rajoelina en 2022, a une capacité de traitement de 60 tonnes de canne à sucre par jour, produisant de 3,5 à 6 tonnes de sucre roux de qualité chaque jour, au même titre que la mini-sucrerie de Mahatalaky à Taolagnaro.
Des pourparlers sont également en cours avec les industriels locaux pour la réhabilitation de la sucrerie de Morondava, ce qui représentera un pas crucial vers l’atteinte de l’autosuffisance en sucre.
Cette stabilité des prix, bien que tempérée par des difficultés, dépend de divers facteurs, notamment de l’importation de la plupart des produits essentiels. La promotion de la production locale est ainsi considérée comme un moyen de mieux réguler les marchés et de créer de la valeur ajoutée, selon certains économistes.
Aussi, l’autosuffisance alimentaire et l’industrialisation figurent parmi les principaux axes de la politique de développement de Madagascar, avec un accent particulier mis sur l’installation d’unités industrielles à travers le programme ODOF. Edgard Razafindravahy, ministre de l’Industrialisation et du commerce confirme qu’«aucun district ne sera oublié ». D’après le département de l’industrialisation et du commerce, cinquante-deux unités industrielles sont opérationnelles dans vingt-et-une régions, transformant les produits locaux en articles finis adaptés aux besoins des consommateurs. Ce programme est en constante expansion, avec des projets en cours dans d’autres districts, visant à étendre les bénéfices de la production locale à l’ensemble du pays.
La Minoterie de Toamasina est équipée de machines performantes. |
Verbatim sur l’industrialisation
Andry Rajoelina, président de la République
«L’objectif est de produire et de transformer à Madagascar tout ce dont la population a besoin au quotidien. Nous allons accélérer l’industrialisation du pays, améliorer le climat des affaires, former massivement nos jeunes et créer des emplois afin d’améliorer les conditions de vie, surtout des plus vulnérables.”
Edgard Razafindravahy,Ministre de l’Industrialisation et du Commerce
«Nous allons maintenant mobiliser les ressources naturelles nécessaires à la base. La stratégie de la Grande île consiste à capter un grand nombre d’investissements, cela sur le long terme. À court terme, nous prévoyons de doter chacun des cent trente-cinq districts d’une pépinière industrielle.»
L'Express de Madagascar