L’hôpital Fenoarivo n’est plus l’unique centre de traitement de la tuberculose. |
La tuberculose reste un problème majeur de santé publique, mais il serait possible de mettre fin à cette maladie.
Des chiffres qui font froid dans le dos. Quarante-cinq mille tuberculeux ont été enregistrés par le ministère de la Santé publique en 2023, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), hier, dans le cadre de la célébration de la journée mondiale de la tuberculose. Ces cas sont en hausse par rapport aux années précédentes, où près de quarante-et-un mille cent cas ont été détectés en 2022 et trente-sept mille cas en 2019. Mais il ne s’agirait encore là que d’une partie de l’iceberg. «Des cas non dépistés errent encore dans la société, demeurant des transmetteurs de la maladie», alerte l’OMS. Le Dr Harolalaina Rakotondrazanany, coordonnateur du Programme national de lutte contre la tuberculose, a indiqué dans une émission de santé, diffusée par une chaîne privée la semaine dernière, qu’un tuberculeux non traité peut transmettre la maladie à douze personnes. «Et imaginez s’il y a deux personnes atteintes de la maladie, dans un seul foyer», indique-t-elle.
La douleur thoracique, la faiblesse, la fatigue, la perte d’appétit, l’amaigrissement, la fièvre, les sueurs nocturnes, des toux prolongées sont des symptômes qui doivent nous alerter. Lorsqu’ils se présentent, il faut tout de suite aller dans un Centre de diagnostic et de traitement de la tuberculose (CDT).
« Mettre fin »
Il existe deux cent soixante-dix centres de diagnostic, dans tout Madagascar, et la prise en charge, allant du diagnostic au traitement, y est gratuite. «J’ai suivi un traitement pendant neuf mois d’affilée. Tout a été gratuit, que ce soit l’analyse ou les médicaments. J’ai même bénéficié d’un soutien nutritionnel pendant mes traitements. Maintenant, je me sens bien. Je ne suis plus fatigué, comme avant. Je ne tousse plus. Mais je reste vigilant. Je prends une alimentation équilibrée, en consommant des fruits, des légumes et des produits laitiers tous les jours. J’essaie de ne pas m’exposer trop à la fatigue», témoigne Tsimba, un trentenaire qui a souffert de la tuberculose multirésistante. Son témoignage montre qu’on peut bien soigner et guérir la tuberculose. «C’est possible lorsqu’on n’interrompt pas les traitements. Et on arrive à couper la chaîne de transmission lorsqu’une personne infectée suit à la lettre les traitements», précise le Dr Harolalaina Rakotondrazanany.
L’OMS veut d’ailleurs relayer un message d’espoir en cette journée mondiale de la lutte contre la tuberculose 2024 : «Oui ! Nous pouvons mettre fin à la tuberculose !». Selon elle, il est possible de se remettre sur la bonne voie et de faire reculer l’épidémie de tuberculose en mobilisant les responsables de haut niveau, en augmentant les investissements, et en favorisant une adhésion plus rapide aux nouvelles recommandations de l’OMS.
Miangaly Ralitera