MAHAJANGA  - Grogne des habitants face au délestage

Une mère de famille manifeste seule devant l’hôtel de ville de Mahajanga contre le délestage.

Les Majungais sont exaspérés des séries de longues coupures d’électricité à nouveau appliquées depuis jeudi. L’impact économique sur leurs activités est énorme.

La coupe est pleine ! Le délestage tournant dure plus de dix heures, jusqu’à vingt-quatre heures, dans plusieurs quartiers de la ville de Mahajanga. Pour cause, la pénurie de carburant afin d’approvisionner les centrales de production d’énergie. Aucun fokontany ni foyer n’est épargné. Même Mahajanga-be, La Corniche et Androva, situés dans la zone rouge, sont victimes de cette longue obscurité, depuis jeudi après-midi jusqu’à vendredi soir.

Les conséquences de cette coupure sont néfastes et énormes pour tout le monde, surtout pour ceux qui ont une profession libérale. Tout métier lié à l’utilisation de l’électricité, comme les travaux de soudure, de cybers, de photocopies et impressions…, est affecté par les longues coupures.

Les activités économiques sont paralysées, les salons de coiffure ont été fermés en fin de semaine, pourtant, les recettes sont meilleures en ce début de mois. D’après les responsables de la Jirama, le même problème que la dernière fois, à savoir l'économie de carburant, est la principale raison de cette situation. 

« La production d'électricité est limitée face à l'organisation de la distribution du carburant dans les centrales. Il faut économiser pour éviter des pannes massives. De plus, un générateur est tombé en panne, provoquant des coupures de courant prolongées dans la ville de Mahajanga. Les techniciens travaillent pour réparer les pannes de courant », se justifie la Jirama sur la toile des réseaux sociaux.

Une manifestante

Une mère de famille, brandissant une pancarte (basy eky izay Jirama, aza vonoina izahay mpanjifa, ampy izay, ampodiano ny jiro, zonay mpanjifa izany), a osé manifester toute seule pour déplorer la situation, samedi après-midi, devant l'hôtel de ville. 

« Je suis toute seule ici devant l'hôtel de ville, mais je n’ai pas peur de manifester. Peut-être que je suis la seule à souffrir de cette situation. Mes activités et mes rentrées d’argent sont gravement touchées par ces coupures. Je suis, sans doute, la seule à craindre l’insécurité qui règne la nuit. Les actes de banditisme sont légion à Mahajanga ces derniers temps. On me qualifiera de folle peut-être, mais je lutte pour mon pays, et je prends ma responsabilité face à cette misère due à cette situation inadmissible. Les autres ne connaissent pas leurs droits. Nous avons subi une panne de courant jeudi à 8 heures du matin jusqu'à vendredi à 22 h30», clame Julianna.

« Nous attirons l’attention de tous les responsables à Mahajanga. Les tracas causés par les coupures de courant sont importants. Nous ne parlons pas encore de la pénurie d’eau. Bref, nous en avons marre », déplore avec véhémence un opérateur économique.

Vero Andrianarisoa

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