LUTTE CONTRE LA CORRUPTION - Une nouvelle stratégie en gestation

Le comité de pilotage de l’élaboration de la nouvelle SNLCC comprend la présidente du CSI,  des représentants de la présidence de la République, de la primature, du gouvernement et des SAC.

Hier, le comité de pilotage chargé d’élaborer la nouvelle stratégie de lutte contre la corruption s’est réuni pour la première fois. Ils disposent de neuf mois pour finaliser les consultations et élaborer un plan d’action pour la prochaine décennie.

Le processus est en marche. La mise en place de la nouvelle stratégie nationale de lutte contre la corruption (SNLCC) a été officiellement lancée lors de la réunion du comité de pilotage, hier, dans les locaux flambant neufs du Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI), à Andohatapenaka.

Cette lutte contre la corruption s’inscrit dans une perspective décennale. La stratégie actuellement en vigueur date de 2015 et arrivera à terme au début de l’année 2025. Ainsi, suite à une communication lors du conseil des ministres du 7 février, le comité de pilotage devra présenter le nouveau « roadmap » de la lutte contre la corruption le 9 décembre prochain. Cette date coïncide également avec la journée mondiale de la lutte contre la corruption.

Lors de l’inauguration des nouveaux locaux du CSI le 15 février, Sahondra Rabenarivo, présidente de l’organisation, a souligné l’importance d’une approche inclusive. Cette inclusivité vise à engager tous les acteurs institutionnels, opérationnels, gouvernementaux, du secteur privé et de la société civile, ainsi que la population.

« La dernière fois que la stratégie a été adoptée, elle n’a pas rencontré suffisamment d’adhésion, ni au sein du gouvernement ni de la population », a regretté la présidente du CSI. Cette observation fait suite à une certaine résistance, une incompréhension ou une méconnaissance des objectifs et des enjeux de la SNLCC appliquée de 2015 à 2025. Cela a conduit à la modification de la loi instituant les Pôles anti-corruption (PAC), à l’initiative du député Keron Idealson, élu à Ampanihy Andrefana.

Résultat

Du côté de la population, les préoccupations portent principalement sur les résultats et les impacts concrets de la lutte contre la corruption sur la vie et l’économie nationale. Pour ces citoyens, seul le résultat final compte, en particulier en ce qui concerne la répression de la grande corruption.

L’opinion publique est souvent perdue dans la confusion entre la politique et la lutte contre la corruption. Les acteurs politiques ou économiques ayant des liens politiques dénoncent souvent « une chasse aux sorcières » dans cette lutte. À ce sujet, le Bureau indépendant anti-corruption (BIANCO) s’est défendu en expliquant que les détenteurs de pouvoir politique ou économique sont les plus susceptibles d’abuser ou de se livrer à des malversations.

En marge de l’événement du 15 février, Sahondra Rabenarivo a souligné que la lutte contre la corruption consiste à la fois en la prévention et en la répression. C’est sur ces deux aspects que la nouvelle stratégie se concentrera, selon elle. La SNLCC, en vigueur depuis 2015, a cherché à réformer le cadre légal, accompagnée de la mise en place de diverses entités de lutte et de répression, notamment les PAC et l’Agence de recouvrement des avoirs illicites (ARAI).

« Maintenant que tout est en place, et que les différentes institutions ont acquis de l’expérience, il est temps de réfléchir à ce qui fonctionne et à ce qui ne fonctionne pas, à ce qui est efficace et à ce qui ne l’est pas », a ajouté la présidente du CSI. Le Comité de sauvegarde de l’intégrité joue le rôle de coordination et de suivi-évaluation du Système anti-corruption (SAC).

Une analyse de la situation, à travers un état des lieux de la corruption et un diagnostic des mesures prises, constituera la première étape du processus d’élaboration de la nouvelle SNLCC. Suivront des consultations régionales et sectorielles. La nouvelle stratégie intégrera également de nouveaux volets, tels que la corruption dans le sport, la corruption sexuelle et les impacts de la corruption sur la question du genre.

L’objectif est que la nouvelle stratégie nationale de lutte contre la corruption corrige les lacunes de celle en vigueur actuellement, en tenant compte des réalités du terrain. Une approche pragmatique, axée sur les résultats, tant en termes de prévention que de répression.

Garry Fabrice Ranaivoson

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